Publié le 24 mai 2024
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Aux alentours du siège abidjanais de la Fédération ivoirienne de football (FIF), des badauds rient sous cape devant une photo de la célébration de la victoire ivoirienne à la dernière Coupe d’Afrique des nations (CAN). Le chef de l’État y est occulté par le capitaine des Éléphants brandissant le trophée. Tout juste croit-on deviner l’épaule d’Alassane Ouattara à la présence de la première dame qui, elle, est bien dans le cadre. Crime de lèse-président ? La récupération politique d’une victoire sportive est un classique. Mais à Abidjan, brandir la coupe, même trois mois après la compétition, semble relever du fétichisme.
Le 18 mai, la ville de Korhogo accueillait une cérémonie d’hommage à Alassane Ouattara et le trophée était du voyage. Sur les clichés diffusés sur les réseaux sociaux, des personnalités brandissent la coupe avec des airs d’adolescents émerveillés : le maire de la ville, Lacina Ouattara, le vice-président, Tiémoko Meyliet Koné, le directeur de cabinet du chef de l’État, Fidèle Sarassoro, le ministre des Finances, Adama Coulibaly, le haut représentant du président, Gilbert Koné Kafana, ou encore la ministre de l’Éducation nationale, Mariatou Koné…
Mise à disposition du trophée
Mais aux réactions attendues d’internautes dénonçant une instrumentalisation de la victoire à la CAN s’est ajoutée une bien curieuse missive. La lettre est adressée au président de la FIF. Son auteur demande à Yacine Idriss Diallo la « mise à disposition du trophée ». Le courrier est rendu public, le 21 mai, sur la page Facebook de celui qui l’a écrit : le secrétaire national technique chargé du marketing politique au Parti des peuples africains – Côte d’Ivoire (PPA-CI), la formation de l’ancien président Laurent Gbagbo, candidat déclaré à la présidentielle de 2025.
Fabrice Lago indique qu’il souhaiterait « présenter ce trophée qui fait la fierté du peuple ivoirien », dans le cadre de ses « tournées politiques » en faveur de la candidature du « Woody » de Mama, notamment lors de deux réunions de militants, les 1er et 8 juin prochains. Il dit attendre avec confiance une réponse positive, en vertu du « sens élevé de l’équité et de la justice » du président de la fédération.
Second degré ?
La lettre a-t-elle été écrite au premier ou au second degré ? Difficile de le dire, tant Fabrice Lago est connu pour son comportement fantasque. Si le bon sens laisse imaginer une recherche de buzz par la dénonciation caustique mais indirecte des scènes de Korhogo, la direction du PPA-CI s’est senti obligée de qualifier ce courrier d’« initiative personnelle d’un membre » du parti.
Quant au Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP) d’Alassane Ouattara, il a déployé quelques-uns de ses militants numériques pour préciser que le rassemblement de Korhogo n’était pas un meeting partisan mais un hommage au chef d’un État qui a remporté la prestigieuse compétition.
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