Publié le 18 juillet 2024
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Quelque 656 600 doses de vaccin contre le paludisme R21/Matrix-M ont été livrées à la Côte d’Ivoire. Et, ce 15 juillet, son administration massive a débuté dans le quartier Abobo d’Abidjan. L’opération concerne d’abord 250 000 enfants de moins de 2 ans, tranche d’âge la plus touchée par la maladie. D’ici à la fin de l’année, tous les enfants en bas âge devraient être ciblés sur l’ensemble du territoire ivoirien. Chaque nourrisson devra recevoir un rappel à 8 mois, 9 mois et 15 mois.
La saison des pluies – en cours –, qui favorise l’apparition d’eaux stagnantes, est propice à la reproduction des moustiques qui transmettent la maladie. Selon le ministère de la Santé, sur les quatre Ivoiriens qui meurent chaque jour du paludisme, trois sont âgés de moins de 5 ans. La maladie provoque plus d’un demi-million de décès par an, dont 95% sur le continent africain.
Gavi, Banque mondiale et la Fondation Gates
Après trente années de recherche, le taux de prévention de la première génération de ce vaccin était évalué à 30% – taux qui pouvait être amélioré par d’autres traitements. L’efficacité de la deuxième génération aujourd’hui déployée en Côte d’Ivoire est évaluée à 75%. L’opération est cofinancée par la Global Alliance for Vaccines and Immunization (Gavi), qui a pour principaux partenaires la Banque mondiale, l’OMS et la Fondation Bill et Melinda Gates.
Après le Cameroun, la Côte d’Ivoire et le Soudan du Sud, des campagnes de vaccination antipaludique massives seront déployées dans une quinzaine d’autres pays du continent, comme la Centrafrique et le Mozambique. Sans l’intégrer systématiquement à leur programme de vaccination, le Bénin, le Burkina Faso, le Ghana, le Kenya, le Liberia, le Malawi et la Sierra Leone proposent déjà le R21/Matrix-M.
La suspicion des « antivax »
Ce vaccin, pourtant approuvé par l’OMS en 2021, n’empêche pas les « antivax » de se montrer suspicieux. Au Nigeria, le pasteur Chris Oyakhilome a produit plusieurs documentaires à succès, dans lesquels il affirme qu’ « il n’y a jamais eu de preuve de l’efficacité des vaccins ». À l’en croire, « le paludisme n’a jamais été un problème pour les Africains » et les campagnes de vaccination sont « un programme maléfique » qui a pour objectif de « dépeupler le monde ».
Sur le réseau X, Nathalie Yamb s’étonnait que « des gens qui considèrent à longueur d’années la démographie africaine comme une menace pour leur bien-être » envoient des vaccins pour « sauver la vie des enfants africains ». Évoquant le sérum de dernière génération aujourd’hui administré en Côte d’Ivoire, la militante helvético-camerounaise appelle à se méfier d’un produit sponsorisé par Bill Gates et y voit même une nouvelle arme dans « la guerre menée contre l’Afrique ».
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