« Quelqu’un dont la maman est sénégalaise, dont le papa est sénégalais, parce qu’il a grandi chez Houphouët, on dit, “c’est notre frère”, a déclaré le 8 février 2025, le ministre Célestin Doh Serey, ministre délégué auprès du ministre des transports au cours d’une rencontre avec les militants du RHDP à Tacourably, dans la région du Guémon. Cette remise en question de la nationalité ivoirienne de l’ancien directeur général du Crédit suisse.
Le PDCI-RDA (Parti démocratique de Côte d’Ivoire-Rassemblement démocratique africain) n’a pas hésité à réagir à ces propos qualifiés de « graves atteintes à la cohésion sociale et à la paix ».
Le parti fondé par Félix Houphouët-Boigny a exigé la « démission immédiate » de Célestin Serey Doh de ses fonctions ministérielles.
Peu avant les propos tenus par Célestin Serey Doh, le 2 février sur le plateau de la Nouvelle chaîne ivoirienne (NCI), lorsque Arthur Banga, chercheur spécialiste des questions de défense à l’université Félix-Houphouët-Boigny avait déclaré que Tidjane Thiam « ne pouvait pas être candidat à l’élection présidentielle, car il n’a pas renoncé à sa nationalité française ». L’intéressé a annoncé vendredi 7 février 2025 avoir renoncé à sa nationalité française, afin d’être exclusivement de nationalité ivoirienne.
Selon des informations publiées par le Monde Afrique, « le père de Tidjane Thiam, Amadou Thiam est né au Sénégal en 1923 et jouissait de la nationalité française, en vertu des lois coloniales, avant de venir s’installer en Côte d’Ivoire. Après avoir été naturalisé ivoirien , il a épousé une nièce du président Félix Houphouët-Boigny et avec qui il a eu cinq enfants, dont Tidjane Thiam. Celui-ci est né ivoirien et la nationalité française lui a été décernée en 1987 après qu’il est sorti major de l’Ecole des mines, sans qu’il en ait fait la demande ».
Pourtant,les Ivoiriens pensaient avoir mis une croix sur le concept d’Ivoirité qui a vu le jour dans les années 1990 et à l’origine des soubresauts politiques qu’a connu le pays.
La Côte d’Ivoire renoue-t-elle avec le vieux demeón de l’ivoirité?
C’est la problématique du débat sous l’arbre à palabres de cette semaine. Je reçois pour en débattre quatre invités:
- Sylvain N’Guessan, docteur en théories politiques et analyste de la vie politique ivoirienne. Il dirige à Abidjan l’Institut de Stratégies.
- Maitre Mamadou Ismaïla Konaté, avocat et ancien ministre de la Justice du Mali.
- Venance Konan, journaliste, écrivain et homme de médias ivoirien. Il a été pendant 10 ans directeur général du quotidien gouvernemental Fraternité Matin. Depuis septembre 2021, Venance Konan préside le conseil d’administration de la Société ivoirienne de télédiffusion (IDT).
- Joël N’guessan, ancien ministre des Droits de l’Homme et cadre du Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP), le parti au pouvoir en Côte d’Ivoire.
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