En Haïti, l’arrivée des policiers kényans fait naître l’espoir de « reprendre le contrôle » du pays, ravagé par la violence des gangs

D’aucuns, en Haïti, attendaient ce moment depuis longtemps, dans l’espoir de juguler la spirale de violence causée par la prolifération des gangs. Le premier contingent de policiers kényans, envoyés dans le cadre d’une Mission multinationale d’appui à la sécurité (MMAS) dans ce pays caribéen, est arrivé, mardi 25 juin, à Port-au-Prince, la capitale haïtienne. Quelque 200 hommes en treillis ont débarqué, dans la matinée, de leur avion parti la veille de Nairobi et ont célébré cette arrivée tant attendue en exécutant quelques pas de danse sur le tarmac de l’aéroport international Toussaint-Louverture.

« La force multinationale est là pour soutenir notre police nationale », a déclaré, quelques heures plus tard, le premier ministre par intérim haïtien, Garry Conille, lors d’une conférence de presse. « Nous allons nous mettre au travail petit à petit pour reprendre le contrôle de notre pays, d’abord sans affrontement, sans combat majeur, à moins que cela ne soit nécessaire », a poursuivi le chef du gouvernement, nommé à ce poste, le 28 mai, par le conseil présidentiel de transition. Cet organe de gouvernance collégiale avait été mis en place, en mars, pour succéder à l’impopulaire premier ministre Ariel Henry et sortir le pays de l’impasse politique résultant de l’assassinat du président Jovenel Moïse, en juillet 2021.

Après le débarquement de ce premier régiment, des renforts de policiers kényans « devraient continuer d’arriver », a assuré M. Conille. En effet, la force multinationale de soutien à la sécurité, dont le déploiement, pour une durée d’un an, avait été approuvé par le Conseil de sécurité des Nations unies, en octobre 2023, devrait compter environ 2 500 agents, dont 1 000 policiers kényans. Le début de cette mission onusienne avait été maintes fois reporté. « Cette mission bénéficie d’un soutien considérable dans le monde entier », a affirmé la diplomate kényane Monica Juma durant cette conférence de presse, à l’issue de laquelle elle a remis solennellement le commandement du contingent de policiers kényans aux autorités haïtiennes.

« Echec de l’Etat »

« L’arrivée de la MMAS va apporter de l’oxygène à la police nationale haïtienne et va lui permettre de se restructurer », estime Romain Le Cour Grandmaison, spécialiste du crime organisé au centre de recherche Global Initiative. Le chercheur déplore toutefois le « manque de transparence qui caractérise la mission, et une certaine opacité sur la coordination entre les acteurs-clés, les autorités haïtiennes, la société civile et la communauté internationale ».

Il vous reste 50.76% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

Crédit: Lien source

Laisser un commentaire

Votre adresse email ne sera pas publiée.