Le groupe armé antigouvernemental M23 a signé, vendredi 28 mars, à Goma, ville de l’est de la République démocratique du Congo (RDC) qu’il contrôle depuis deux mois, un accord avec la Communauté de développement d’Afrique australe (SADC) sur l’évacuation de la force militaire déployée par ce bloc de pays.
Cette force, qui combattait aux côtés de l’armée congolaise depuis décembre 2023, n’a pas pu endiguer l’offensive éclair du M23 (Mouvement du 23 mars), soutenu par le Rwanda, au cours de laquelle il s’est emparé d’abord fin janvier de Goma puis de Bukavu mi-février, capitales respectives des provinces des Nord- et Sud-Kivu.
Quatorze soldats sud-africains sont morts depuis janvier, dont au moins deux casques bleus sous mandat des Nations unies. Quant au Malawi et à la Tanzanie, ils ont été endeuillés respectivement par la mort de trois et deux militaires.
Éviter de déposer les armes
Depuis la chute de Goma, les troupes de la SADC, composées environ d’un millier d’hommes – sans que des chiffres officiels soient publiés –, ont été placées sous étroite surveillance du M23 qui les considérait comme des vaincus, voire des prisonniers de guerre. Leur liberté de mouvement était très limitée. Mi-mars, les dirigeants des pays d’Afrique australe avaient acté d’un retrait – réclamé par le président rwandais Paul Kagame. Restait à déterminer les modalités, et pour la SADC, à s’épargner une séance humiliante de dépôt des armes.
Fin janvier, les mercenaires européens employés par la société militaire privée Congo Protection, vaincus et désarmés, avaient en effet été exfiltrés via le Rwanda. À la frontière, les bras levés et revêtus d’habits civils, ils avaient été fouillés par l’armée rwandaise, sous les projecteurs des médias. Aussi les militaires de la SADC ont-ils exprimé leur refus de quitter le territoire congolais dans les mêmes conditions et leur désir d’éviter une humiliation publique, rapporte RFI.
Dans ce contexte, l’accord conclu convient que le M23 « facilite le retrait immédiat des troupes de la SADC avec leurs armes et équipements » par la voie des airs. En échange, la force d’Afrique australe accepte de participer à la réparation des infrastructures de l’aéroport de Goma, endommagées par les combats, et pour l’heure inutilisables.
« La SADC a décidé de nous accompagner dans la réparation de l’aéroport de Goma pour qu’il s’ouvre au plus vite, afin que le retrait des troupes se fasse dans un bref délai », a déclaré à la presse le porte-parole des rebelles, Lawrence Kanyuka. Cela implique le déminage ainsi que la réhabilitation de la tour de contrôle et de la piste d’atterrissage.
Crédit: Lien source