En RDC, Mgr Fulgence Muteba, un dur à la tête de la Cenco – DW – 28/06/2024

La nouvelle équipe épiscopale a été reçue jeudi (27.06.2024) par Félix Tshisekedi. Mais cette nouvelle nomination d’une personnalité souvent critique vis-à-vis du président congolais pourrait se traduire par une tension entre la Conférence épiscopale nationale (Cenco) et le pouvoir politique à Kinshasa.

Celui qui a été nommé est titulaire d’un docteur en théologie pastorale de l’université de Montréal et c’est lui qui va diriger désormais la plus haute institution de l’Église catholique en RDC. Monseigneur Fulgence Muteba est né en 1962, à Kongolo, dans l’actuelle province du Tanganyika. 

Ordonné prêtre en 1990, il a été nommé en 2005 évêque de Kilwa-Kasenga, dans la province du Haut-Katanga, avant d’être nommé archevêque de Lubumbashi en 2021.

Il est l’administrateur apostolique du diocèse de Kamina depuis 2020. Au sein de la Cenco, il a d’abord été le secrétaire de la commission épiscopale pour la doctrine de la foi, avant de devenir le secrétaire général de cette institution.

Dans la nouvelle équipe de la présidence de la CENCO, Mgr Fulgence Muteba sera secondé par Mgr Etienne Ung’Eyowun, évêque de Bondo (1er Vice-président) et Mgr Jean-Bertin Nadonye, Évêque de Lolo (2e Vice-président).Image : Getty Images/AFP/J.D. Kannah

Echanges fructueux

Après la rencontre entre la Cenco et le président Félix Tshisekedi, celui-ci a reconnu les remarques des évêques sur la situation sécuritaire du pays et a promis son engagement, selon monseigneur Donatien Nshole.

Le chef de l’État congolais aurait aussi demandé le soutien de l’Église dans son action. Mais monseigneur Fulgence Muteba a souvent été très critique vis-à-vis du pouvoir de Félix Tshisekedi. Une posture qui interroge sur l’avenir des relations entre le président congolais et la Cenco, dirigée par un homme qui est parfois présenté comme étant proche de l’opposant Moïse Katumbi.

« L’Église catholique a toujours été du côté de l’opposition contre l’État ». Quand on a créé l’État indépendant du Congo, il y avait trois institutions : l’Église catholique, les multinationales et l’administration coloniale. L’Église joue le rôle de puissance coloniale, selon les anciens accords entre le Vatican et l’État indépendant du Congo. Donc il ne faut pas attendre un miracle de la part de la Cenco », a déclaré Freddy Mulumba, politologue et chercheur congolais.

Monseigneur Fulgence Muteba n’hésite ainsi pas à souligner ce qu’il considère comme des erreurs ou des injustices du pouvoir. Il y a quelques jours, il a en effet critiqué, selon ses propres termes, l’« enrôlement forcé » des jeunes en rupture familiale au sein du service national.

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