En rupture avec leurs voisins ouest-africains, le Burkina, le Mali et le Niger s’unissent en confédération – rts.ch
Les régimes militaires au pouvoir au Burkina Faso, au Mali et au Niger ont fait un pas de plus vers le divorce avec le reste du bloc ouest-africain. Ils ont acté samedi la création d’une confédération entre leurs trois États, lors d’un sommet inédit à Niamey.
Ce sommet dans la capitale nigérienne Niamey rassemblait pour la première fois les présidents de l’Alliance des États du Sahel (AES), une organisation créée en 2023 qui réunit le Mali, le Burkina Faso et le Niger, où des militaires ont pris le pouvoir entre 2020 et 2023.
Cette alliance est devenue une confédération de 72 millions d’habitants, afin de « franchir une étape supplémentaire vers une intégration plus poussée entre les États membres », selon le communiqué final du sommet.
Les ponts coupés avec la Cedeao
Ces trois pays avaient annoncé en janvier leur départ de la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (Cedeao), une organisation qu’ils jugent instrumentalisée par la France, ex-puissance coloniale avec laquelle ils ont multiplié les actes de rupture.
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Le général Tiani s’exprimait devant ses homologues burkinabè, le capitaine Ibrahim Traoré, et malien, le colonel Assimi Goïta.
Des sanctions après un putsch
Les relations AES-Cedeao se sont considérablement détériorées à la suite du coup d’État du 26 juillet 2023 ayant porté le général Tiani au pouvoir. La Cedeao avait alors pris de lourdes sanctions économiques contre le Niger et menacé d’intervenir militairement pour rétablir le président déchu Mohamed Bazoum.
Les sanctions ont été levées en février, mais les relations entre les deux camps restent glaciales, malgré des appels de certains présidents à renouer le dialogue.
Lutte contre le terrorisme
La Cedeao doit tenir dimanche un sommet de ses chefs d’État à Abuja, où la question des rapports avec l’AES sera au menu des discussions.
« L’AES constitue le seul regroupement sous-régional efficient dans le domaine de la lutte contre le terrorisme, la Cedeao ayant brillé par son déficit d’implication dans cette lutte », a également déclaré le général Tiani samedi.
Début mars, Mali, Burkina et Niger avaient annoncé la création d’une force conjointe antijihadiste, dont les contours et les effectifs n’ont pas été précisés.
Les Occidentaux mis à la porte
Ils ont tour à tour chassé les soldats français engagés dans la lutte antijihadiste de leur sol et se sont tournés vers d’autres pays comme la Russie, la Turquie et l’Iran.
Le Niger a également poussé les soldats américains vers la sortie, tandis que le Mali a fait de même avec la mission de l’ONU, la Minusma.
Les trois pays font face depuis des années à des violences djihadistes meurtrières, en particulier dans la zone dite des « trois frontières », où des groupes liés à Al-Qaïda et à l’EI tuent civils et soldats dans des attaques et entraînent le déplacement de millions de personnes.
afp/ami
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