Endométriose : Endofi Gabon et la CNSS brisent le silence | Gabonreview.com

 

L’endométriose, maladie gynécologique chronique, reste largement méconnue malgré son impact dévastateur sur la santé des femmes. Pour briser le silence et améliorer la prise en charge, l’association Endofi Gabon et la CNSS ont organisé une séance de sensibilisation au Centre Médico de Libreville. Témoignages poignants, expertise médicale et appel à l’action : une mobilisation essentielle pour faire reconnaître cette maladie et garantir une meilleure prise en charge.

L’association Endofi Gabon et la CNSS lancent un cri d’alerte : il est temps de briser le silence sur l’endométriose et de mettre fin à la souffrance ignorée des femmes ! © D.R.

 

L’association Endofi Gabon et la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS) ont organisé, vendredi dernier, une séance d’écoute et d’information sur l’endométriose au Centre d’action sanitaire et sociale Gisèle-Ayoune (CASS-GA), plus connu sous le nom de Centre Médico. Cette maladie gynécologique chronique, encore largement méconnue, provoque des douleurs invalidantes chez les femmes pendant leurs menstruations, avec des répercussions physiques et psychologiques profondes.

Une mobilisation essentielle pour briser le silence

L’événement a réuni de nombreuses femmes et jeunes filles, dont des employées de la CNSS, ainsi que des médecins spécialisés dans la prise en charge de cette pathologie encore mal diagnostiquée, même dans les structures de santé. © D.R.

L’événement a rassemblé de nombreuses femmes et jeunes filles, parmi lesquelles des salariées de la CNSS, ainsi que des médecins spécialisés dans la prise en charge de cette pathologie complexe. La présidente d’Endofi Gabon, Tegh-Yess Moutchinga Moutchinga, et la secrétaire générale, Nina-Darlyse Andeme Ovono épouse Berre, ont partagé avec l’assistance les informations recueillies par leur association sur cette maladie qui reste encore trop souvent mal diagnostiquée, même dans les structures de santé.

Le Dr Marcelle Abegue Ngoua, responsable du bureau scientifique de l’association, a expliqué que l’endométriose se caractérise par la présence de cellules de l’endomètre en dehors de l’utérus. Lors des règles, au lieu d’être évacué par le col de l’utérus, le sang menstruel migre vers d’autres parties du corps, provoquant une inflammation chronique. Cette anomalie est à l’origine de douleurs menstruelles intenses et persistantes. Le Dr Abegue Ngoua a précisé que les symptômes caractéristiques sont la douleur invalidante pendant les règles, la dyspareunie (douleurs pendant les rapports sexuels), la dyschésie (douleurs lors de la défécation) et la dysurie (douleurs pendant la miction). Les patientes souffrent également de ballonnements, de constipation, de maux de tête et de douleurs pelviennes constantes.

Pour établir un diagnostic précis, elle a recommandé des examens comme l’échographie endovaginale et l’IRM pelvienne, soulignant que «beaucoup de femmes et de jeunes filles en souffrent» et qu’«il est crucial que les autorités compétentes puissent se pencher sur cette pathologie »» Selon elle, il serait pertinent» d’envoyer des médecins se former spécifiquement pour mieux comprendre cette maladie.

Témoignages poignants et prise de conscience collective

© D.R.

Plusieurs participantes, notamment des femmes directement touchées par cette pathologie, ont partagé leurs expériences, mettant en avant la difficulté à obtenir un diagnostic précis et une prise en charge adaptée. Carmelia, une jeune gabonaise, a raconté avoir longtemps souffert de douleurs insupportables sans que les médecins ne parviennent à poser un diagnostic : «J’étais abonnée à l’Antadis et au Spasfon pour soulager mes douleurs. Même les médecins n’ont pas trouvé ce que j’avais malgré l’intensité des symptômes. Leur réponse était toujours la même : ça va aller

Le manque de formation médicale sur l’endométriose a également été pointé du doigt. Le Dr Raïssa Ulla Bongo Ondimba épouse Ndjogas, responsable du CASS-GA, a reconnu cette lacune : «Même nous, personnel de santé, avions du mal à poser un diagnostic sur tous les symptômes qui nous ont été révélés. À la faculté, nous n’avons pas de cours spécifique sur l’endométriose. Désormais, la manière dont nous allons recevoir nos patientes va forcément évoluer.»

Le Dr Liliane Nganga Singatady, médecin conseil, a également admis avoir découvert l’ampleur de cette maladie grâce à cette séance d’information. Elle a souligné que «cette maladie ne touche pas seulement les femmes : nos filles, nos partenaires et nos collègues doivent également être informés». Elle a insisté sur le fait que «les répercussions sur le plan social et professionnel sont réelles» et qu’il est temps «d’intégrer cette pathologie dans une prise en charge globale de la santé des femmes».

Un appel à une meilleure prise en charge

Au terme de la rencontre, Endofi Gabon a exhorté les femmes et les professionnels de santé à ne pas négliger les symptômes et à consulter dès les premiers signes. L’association milite pour une reconnaissance officielle de cette maladie et une prise en charge adaptée. Il est indispensable, selon le Dr Abegue Ngoua, que cette maladie «soit mise en lumière pour que tout le monde en prenne conscience».

Endofi Gabon, organisation à but non lucratif, porte fièrement son slogan : «Ensemble, brisons le silence». L’objectif est clair : permettre à chaque femme de jouir d’une santé physique, morale et psychologique optimale en assurant une prise en charge efficace de l’endométriose.

Cet événement a permis de faire un pas de plus vers une prise de conscience collective, ouvrant la voie à une meilleure compréhension et à une gestion plus efficace de cette maladie trop longtemps ignorée.

Crédit: Lien source

Laisser un commentaire

Votre adresse email ne sera pas publiée.