La société Énergie Nouveau-Brunswick propose d’uniformiser ses frais de service mensuels, qui diffèrent toujours selon des catégories urbaine et rurale, ce qui entraînerait une hausse d’environ 15 % pour la moitié de ses abonnés.
La réforme de la gouvernance locale motive Énergie NB à faire cette proposition, selon ses représentants qui se sont présentés devant la Commission de l’énergie et des services publics la semaine dernière.
Les abonnés qui se trouvaient déjà dans une municipalité avant la réforme entrée en vigueur en janvier 2023 paient en ce moment des frais de service mensuels plus faibles que les autres clients, a expliqué une spécialiste des tarifs chez Énergie NB, Veronique Stevenson.
Les abonnés de la catégorie rurale qui se sont retrouvés dans une nouvelle municipalité en 2023 ont continué de payer des frais de service plus élevés. Énergie NB n’a pas réduit les frais dans leur cas pour éviter de perdre des revenus considérables, a indiqué Mme Stevenson.
La société de la Couronne indique dans sa demande générale de tarif que les frais de service mensuels s’élèvent en ce moment à 24,57 $ et à 26,96 $ pour ses clients des catégories urbaine et rurale respectivement. Il existe aussi une autre catégorie pour les abonnés saisonniers dont les frais s’élèvent également à 26,96 $ par mois.
Uniformiser les frais de service mensuels
Énergie NB propose d’uniformiser tous les frais de service à 28,97 $ par mois.
Cette mesure entraînerait une augmentation d’environ 15 % pour 51 % de ses abonnés, soit ceux dans la catégorie urbaine, et d’environ 4,9 % pour les autres.
Énergie NB demande donc aux clients urbains de payer une augmentation plus élevée afin de couvrir une augmentation plus faible pour les clients ruraux et saisonniers, c’est ce que cela implique?
, a demandé l’avocate de la Commission, Abigail Herrington, jeudi dernier.
Abigail Herrington, avocate de la Commission de l’énergie et des services publics du Nouveau-Brunswick. (Photo d’archives)
Photo : Radio-Canada / Jonathan Collicott
Veronique Stevenson a reconnu que les abonnés urbains verront certainement une augmentation de tarif un peu plus élevée
si la Commission approuve le changement proposé.
Inquiétude pour les moins nantis
Le directeur de l’organisme Human Development Council à Saint-Jean, Randy Hatfield, s’inquiète pour les consommateurs à faibles revenus.
Les personnes à faibles revenus s’en tireraient mieux avec un tarif forfaitaire mensuel inférieur, aussi bas que possible
, dit-il. Parce qu’elles ont tendance à consommer une plus petite quantité d’électricité et qu’elles ont un certain contrôle sur la quantité qu’ils consomment.
Randy Hatfield craint que l’augmentation des frais de service mensuels ait un impact disproportionné sur les personnes à faibles revenus. (Photo d’archives)
Photo : Radio-Canada / Graham Thompson
M. Hatfield souligne que le consultant indépendant Robert Knecht, qui a produit un rapport pour l’intervenant public Alain Chiasson, a conclu que la hausse des frais dans les diverses catégories est injustifiée.
Shelley Petit, représentante de la Coalition des personnes handicapées du Nouveau-Brunswick, est aussi inquiète.
Les augmentations sont présentées comme étant petites, quelques dollars par-ci et par-là, à peine le prix d’un café par jour, mais nous n’avons pas le luxe de sortir pour acheter un café
, affirme Mme Petit.
Shelley Petit, de la Coalition des personnes handicapées du Nouveau-Brunswick, estime que l’augmentation sera difficile pour ces personnes, car bon nombre d’entre elles ont un revenu fixe.
Photo : Radio-Canada / Nipun Tiwari
Trop de personnes handicapées font déjà appel aux banques alimentaires. Elles sont obligées de sauter des traitements, des médicaments non couverts et bien plus encore
, ajoute-t-elle.
Shelley Petit craint que les personnes qui gagnent un revenu fixe aient du mal à payer l’augmentation proposée.
Quant au raisonnement ayant mené à la proposition d’augmenter ainsi les frais de service des abonnés urbains, un porte-parole d’Énergie NB conseille de consulter le document NBP11.41, qui fait partie de la demande générale de tarif. Mais ce document ne donne aucune raison pour cela. On y présente les augmentations dans chaque catégorie et leur effet sur la facture des abonnés.
Le ministère des Gouvernements locaux n’a pas répondu à une demande de commentaires vendredi.
D’après un reportage de Savannah Awde, de CBC
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