Engagements décennaux : Encore adapté aux réalités actuelles ?

« Revenir au Gabon à l’issue des études pour lesquelles l’allocation m’a été attribuée, exercer pendant 10 ans au Gabon la profession pour laquelle j’ai été formé aussi bien dans le secteur public que dans le secteur privé avec l’appui de l’État et/ou de la Fédération des entreprises du Gabon. »

Ce sont là les articles 5 et 6 de l’engagement décennal, l’un des précieux documents à fournir en vue de prétendre aux bourses d’études nationales ou étrangères aux étudiants et stagiaires gabonais.

L’État s’engage-t-il à travers ce document à offrir un emploi à tout étudiant ayant bénéficié d’une allocation ? Que nenni ! La réalité nous démontre bien le contraire. Le taux de chômage est galopant au Gabon, culminant à plus de 30 % et frappant une frange de la population pourtant qualifiée. La Fonction publique ne peut plus embaucher à souhait.

Et pour contourner ce phénomène, les autorités invitent les jeunes à la recherche d’un emploi ou à se lancer dans l’auto emploi. Une situation qui s’applique aussi bien aux personnes ayant signé cet engagement décennal il y a un peu plus de dix ans avant sa mise en sommeil qu’aux autres qui n’ont jamais entendu parler de cette conditionnalité.

De quoi se demander si ce document est encore adapté à nos réalités actuelles. Ce d’autant plus qu’à l’issue d’un cursus universitaire, rien ne garantit l’obtention d’un emploi sûr dans le pays d’origine tel que stipulé dans les articles précités.

Pis, la bourse peut être suspendue en cours de formation à l’issue d’une commission. À ce moment, les règles vont-elles toujours s’appliquer ?

Une question en appelant une autre : comment l’État compte-t-il exercer sa pression sur les apprenants dont la formation a été entièrement financée par le contribuable gabonais mais qui auraient trouvé mieux sous d’autres cieux ?

 

Rudy HOMBENET ANVINGUI

Libreville/Gabon


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