Syndicats d’enseignants et fédérations de parents d’élèves de Guadeloupe dénoncent la suppression annoncée de 89 postes d’enseignants à la rentrée 2025, ainsi que la réduction de 889 heures d’enseignement au lycée agricole. Ils appellent à une mobilisation collective dans les jours à venir.
Syndicats d’enseignants et fédérations de parents d’élèves – FAPEG, la FCPE, la FSU, l’UNSA Éducation, le SPEG, la FNEC FP-FO, le SNCL-FAEN et la SEP-CGTG – sont unis pour dénoncer la suppression des 89 postes d’enseignants à la rentrée prochaine, ainsi que la réduction de 889 heures d’enseignement au lycée agricole.
Selon les organisations, ces mesures mettent en péril la qualité de l’enseignement proposé aux élèves guadeloupéens.
De plus, elles considèrent que ces suppressions plombent les effectifs et compliquent le suivi pédagogique des élèves. Elles appellent donc à une mobilisation pour empêcher un « démantèlement du service public d’éducation ».
Les syndicats et fédérations de parents souhaitent sensibiliser l’opinion publique et interpeller les responsables politiques de Guadeloupe, Saint-Martin et Saint-Barthélemy, à qui ils ont adressé un courrier. Ils espèrent que les élus se mobiliseront « en faveur de l’éducation » et interviendront « auprès des instances décisionnaires ».
Une autre lettre a été adressée à Christine Gangloff-Ziegler, rectrice de l’académie de Guadeloupe. Dans ce document, ils dénoncent notamment la réduction des moyens humains. Ils craignent que cette baisse soit synonyme d’augmentation du nombre d’élèves par classe.
Autre point soulevé, les suppressions de postes dans des établissements qui restent en sous-effectif dans certaines disciplines.
Les organisations regrettent également une absence de concertation et un manque de transparence dans la répartition des moyens alloués à l’éducation en Guadeloupe.
Elles sollicitent une rencontre avec les élus locaux et les instances académiques pour exiger un moratoire sur ces suppressions.
Ce moratoire doit permettre un temps de réflexion et de concertation avec l’ensemble des acteurs de l’éducation en Guadeloupe afin d’établir un diagnostic précis des besoins réels.
Extrait du courrier adressé à la Rectrice de Guadeloupe par l’intersyndicale de l’éducation et les Fédérations de Parents d’Elèves
En janvier dernier, l’académie justifiait ces suppressions par une baisse continue des effectifs scolaires. À la rentrée 2025, la Guadeloupe devrait compter 1 687 élèves en moins (-2,3 %). Une tendance à la baisse observée depuis plusieurs années. En dix ans, le territoire a perdu près de 20 000 élèves (-21,5 %) estimait le Rectorat.
Selon Christine Gangloff-Ziegler, rectrice de l’académie de Guadeloupe, la suppression de ces postes n’aura pas d’impact négatif sur l’encadrement des élèves. Elle assurait d’ailleurs que le taux d’encadrement serait, lui, en hausse.
Pour les organisations mobilisées, la baisse des effectifs ne devrait pas servir de prétexte à des coupes budgétaires, mais plutôt être l’occasion de réduire le nombre d’élèves par classe et d’améliorer les conditions d’apprentissage.
Les syndicats et les parents d’élèves demandent un réexamen des critères de suppression et une prise en compte des réalités locales. Ils réclament un dialogue avec les autorités académiques et politiques et espèrent être reçus par la rectrice afin d’ouvrir des négociations sur les moyens alloués à l’éducation en Guadeloupe.
Depuis le début d’année, des personnels éducatifs se sont mobilisés dans plusieurs établissements scolaires de l’archipel.
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