entre ferveur dans le nord et attentes à Libreville

Drapeau du Gabon

À l’approche d’un scrutin présidentiel historique, Brice Clotaire Oligui Nguema clôt sa campagne dans le nord du Gabon, fief symbolique de son enfance, tandis que Libreville accueille les observateurs internationaux. Entre ferveur populaire et vigilance diplomatique, l’élection du 12 avril cristallise tous les espoirs… et toutes les tensions.

Alors que le Gabon s’apprête à vivre une présidentielle historique ce samedi 12 avril, le président de la Transition, Brice Clotaire Oligui Nguema, achève une campagne électorale intense. Tandis qu’il mobilise les foules dans le nord du pays, à Oyem, sa terre paternelle, Libreville accueille les premières délégations d’observateurs internationaux, venus garantir la régularité d’un scrutin crucial pour l’avenir démocratique du pays.

Un final aux accents personnels dans le Woleu-Ntem

C’est dans la province du Woleu-Ntem, au nord du Gabon, que Brice Clotaire Oligui Nguema a choisi de conclure son périple électoral à l’intérieur du pays. À Bitam, puis à Mitzic et enfin Oyem, la ville de son père, l’ancien chef de la Garde républicaine a multiplié les promesses, entre infrastructures modernes et développement durable. À la tribune, le général-président a galvanisé ses partisans : « Ici, je joue à domicile », a-t-il lancé devant une foule acquise à sa cause, évoquant même une « victoire à la soviétique » selon ses partisans. Cette étape, hautement symbolique, vient affirmer sa volonté de gouverner au nom de tous les Gabonais, du nord au sud.

Boulevard Bessieux : le grand show de Libreville

Mais le bouquet final, c’est dans la capitale qu’il se joue. Jeudi 10 avril, Oligui Nguema réunit ses soutiens au mythique boulevard Bessieux, en plein cœur de Libreville. Une démonstration de force organisée avec une logistique impressionnante, des dizaines de bus affrétés dans les quartiers populaires jusqu’aux zones industrielles. Affiches, chants, slogans : tout concourait à faire de ce meeting une célébration avant l’heure. Fidèle à son image d’homme d’action, le président de la Transition a misé sur une campagne de proximité, promettant un Gabon reconstruit, plus juste et en paix avec lui-même.

À Libreville, l’effervescence électorale se conjugue à une vigilance diplomatique. Plusieurs missions d’observation sont déjà présentes dans le pays. Le Commonwealth, l’Union africaine, la Francophonie, mais aussi des ONG locales telles que le Redhac, entendent surveiller le déroulement du scrutin. Si la Transition promet des élections libres et transparentes, certains restent sceptiques face à la présence persistante de figures de l’ancien régime Bongo. L’Union européenne, absente officiellement, soutient toutefois la formation d’observateurs nationaux.

L’élection présidentielle du 12 avril ne se joue pas uniquement dans les urnes. Elle cristallise les attentes d’un peuple qui espère tourner définitivement la page d’un régime dynastique de plus de cinquante ans. Oligui Nguema, qui s’est imposé comme l’homme fort du moment, joue gros : sa légitimité à poursuivre la transition repose désormais sur la crédibilité de ce scrutin. Entre ferveur populaire dans les rues d’Oyem et œil critique des diplomates à Libreville, le Gabon s’avance vers une journée décisive.

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