ENTRETIEN. L’abolition des frontières a permis aux Français de se sentir « plus Européens qu’avant »

Spécialiste des mobilités, l’anthropologue du voyage Jean-Didier Urbain a vu évoluer, au cours des décennies passées, celle des Français comme des autres européens. Pour lui la chute du mur de Berlin en 1989 puis l’effondrement de l’URSS en 1991, ont été un premier stade majeur, suivi de la construction de l’espace Schengen puis l’institution de l’euro. En octobre 2023 il a publié Planète interdite. L’Être et le mouvement, aux éditions de l’Aube.

Comment les Français voyageaient-ils en Europe jusqu’aux années 80 ?

La facilité de passage des frontières existait déjà entre les pays voisins quand même. Si les Français étaient un peu timorés vis-à-vis de l’international au sortir de la Deuxième Guerre mondiale, dans les années 1960, c’était fini. À partir de 1965 il y a une bascule : la part de ceux qui allaient à la campagne en vacances par obligation familiale ou commodité commence à diminuer au profit d’une sorte de ruée vers le soleil. Et avec elle, une découverte de l’étranger, en particulier de l’Espagne franquiste, avec une ruée sur la Costa de sol, la Costa Brava… À l’époque, le touriste n’avait pas une conscience politique à ce point développée qu’il allait boycotter un pays du fait de son régime politique.

La bascule vers une plus large ouverture vers le reste de l’Europe se fait en plusieurs temps. Outre les barrières politiques il y avait celle de la monnaie ?

Oui….

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