Équipe d’Analyse des Crises – RD Congo : Rapport mensuel de déplacement, Juin 2024 – Democratic Republic of the Congo
I. Approche méthodologique Collecte des données
Les chercheurs et analystes de l’Équipe d’Analyse de Crises en République Démocratique du Congo (CAT-RDC) font la collecte, la triangulation et l’analyse des informations recueillies auprès des sources primaires et secondaires. Chaque semaine, les chercheurs mènent des entretiens avec des informateurs clés pour mieux comprendre les événements qui contribuent à la crise humanitaire dans l’est de la RDC (incidents violents, épidémies, catastrophes naturelles, etc.). Ils analysent leurs impacts potentiels sur les opérations humanitaires.
Ces entretiens ont lieu avec des responsables administratifs locaux, des représentants coutumiers, le personnel de santé, des représentants de l’armée et des groupees armés, ainsi que les organisations humanitaires actives dans l’Ituri, Nord-Kivu, Sud-Kivu, Tanganyika et Maniema.
Le CAT-RDC utilise également plusieurs sources secondaires mises à disposition par les partenaires humanitaires (exemple OCHA, INSO) et la communauté. Toute information subit un processus de triangulation avant l’analyse et la dissémination. Toutefois, les informations présentées dans ce rapport sont susceptibles de changer au moment de leur publication du fait de l’évolution rapide des situations dans la région. Si vous avez des commentaires ou des informations auxquelles vous souhaitez que le CAT-RDC donne suite, veuillez remplir ce formulaire ici.
Analyse des données et subdivision du rapport
Les analyses présentées portent sur deux aspects principaux : (i) déplacements des populations et le statut de couverture des besoins humanitaires ; et (ii) accès humanitaire dans les zones accueillant le plus de déplacés à l’est de la RDC.
Déplacements des populations et besoins humanitaires
L’analyse des déplacements constitue le premier aspect abordé dans ce rapport. Cette analyse vise d’une part à (i) documenter et à comprendre les nouveaux mouvements des populations, c’est-à-dire ceux qui se sont produits au cours du mois concerné par ce rapport, et d’autre part à (ii) évaluer et à cartographier les zones qui ont accueilli le plus de vagues des déplacés non assistés au cours de quatre derniers mois incluant le mois concerné par ce rapport. Ces zones sont désignées, dans la suite, comme hotspots de déplacements.
Les hotspots de déplacements comme les nouveaux déplacements sont analysés à l’échelle des territoires dans les cinq provinces étudiées à l’est de la RDC et sont présentés sur la carte 1. Sur cette carte, les territoires sont catégorisés en intervalles de classes (matérialisées par un fond de couleur graduée) qui correspondent au nombre de ménages accueillis dans le territoire et n’ayant pas encore obtenu une quelconque assistance humanitaire. Le nombre de ménages utilisé pour catégoriser les territoires correspond à la somme de tous les déplacements majeurs, c’est-à-dire de plus de 300 ménages, rapportés dans chacun des territoires entre mars et juin 2024.
Les déplacements de plus de 300 ménages qui ont eu lieu en juin 2024 sont également illustrés sur la carte 1 en marquant la position des localités d’accueil des déplacés. Ces nouveaux déplacements sont ensuite décrits plus précisément, au cas par cas, en utilisant des cartes illustrant l’itinéraire des mouvements, entre les localités de départ et d’accueil dans chacun des territoires où ils ont eu lieu.
Accès humanitaire
L’analyse d’accès humanitaire constitue le deuxième aspect présenté dans le rapport. CAT- RDC catégorise les incidents sur base d’un score d’accès humanitaire. Ce score comporte six niveaux, de 1 à 6 qui décrivent la gravité de l’impact des incidents sécuritaires sur l’accès humanitaire. Le niveau 1 correspond à une situation telle que l’incident n’entraîne aucune contrainte d’accès. Le niveau 6, le plus élevé, correspond à une situation telle que l’incident provoque des contraintes d’accès extrêmes.
Les incidents de niveaux 4 à 6 sont ceux qui impactent sévèrement l’accès humanitaire et concernent généralement des embuscades, affrontements entre acteurs armés, attaques et pillages des villages ainsi que des catastrophes naturelles. Le score d’accès humanitaire permet ainsi d’identifier les principales zones chaudes à l’est de la RDC. Pour un mois donné, l’analyse des scores d’accès permet d’identifier les acteurs qui ont causé les plus de contraintes d’accès humanitaires. D’un mois à l’autre, ce score permet également de comprendre l’évolution des contraintes d’accès humanitaires dans les territoires étudiés.
Devant le nombre important des territoires étudiés à l’est de la RDC, CAT porte ses analyses aux seuls territoires à forte concentration des déplacés. L’analyse d’accès humanitaire est ainsi faite prioritairement dans les territoires hotspots de déplacement, ceux qui, au cours des quatre derniers mois (période incluant donc le mois concerné par ce rapport), ont enregistré le plus grand nombre de déplacés dont les besoins humanitaires n’ont pas encore été couverts. Ces zones à forte concentration des déplacés sont typiquement celles qui devraient être, dans un court terme, ciblées par des interventions humanitaires. À ce titre, documenter les contraintes d’accès à ces zones paraît clairement pertinent. Concrètement, dans ce rapport, les territoires concernés par l’analyse d’accès humanitaire sont ceux dont le nombre de déplacés/retournés est supérieur à la valeur médiane (4 619 ménages) des déplacements enregistrés dans tous les territoires au cours des quatre derniers mois (voir annexe 1).
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