espoir ou illusion de démocratie ?

Le Gabon tourne une nouvelle page de son histoire politique ce samedi 12 avril avec une élection présidentielle très attendue, la première depuis la chute d’Ali Bongo Ondimba en août 2023. Organisé sous étroite surveillance nationale et internationale, ce scrutin représente une étape cruciale dans la transition démocratique engagée depuis le renversement du régime en place depuis plus de cinq décennies.

Dès 7 heures du matin, plus de 900 000 électeurs ont commencé à se rendre dans l’un des 3 000 bureaux de vote répartis sur l’ensemble du territoire. Le vote se poursuivra jusqu’à 18 heures. La campagne électorale, d’une durée de deux semaines, s’est déroulée dans un climat apaisé, bien que marqué par l’exclusion de certains candidats, comme Jean-Rémy Yama, figure critique du régime militaire, qui a dénoncé une mise à l’écart injustifiée.

Huit candidats sont en lice pour cette élection, dont une seule femme : Zenaba Gninga Chaning. Pour nombre d’observateurs, ce scrutin constitue un test majeur pour la crédibilité des institutions et la volonté réelle de transition vers un système démocratique plus ouvert, après des décennies d’hégémonie exercée par la famille Bongo.

Le président de la Transition, le général Brice Oligui Nguema, apparaît comme le grand favori. Chef de la Garde républicaine, il avait pris le pouvoir le 30 août 2023, quelques heures après l’annonce contestée de la réélection d’Ali Bongo. Le coup d’État s’était déroulé sans violence majeure et avait été accueilli avec un mélange d’espoir et de prudence par la population et la communauté internationale.

Depuis, Oligui Nguema a dirigé le pays dans le cadre d’un gouvernement de transition, multipliant les consultations politiques et engageant certaines réformes institutionnelles. Sa candidature, bien que critiquée par certains pour le manque de neutralité du processus, repose sur la promesse d’une refondation durable des institutions.

Face à lui, l’un de ses principaux rivaux est l’ancien Premier ministre Alain-Claude Bilie-By-Nze, qui se présente comme un réformiste modéré capable d’assurer la continuité tout en rompant avec les abus du passé.

Conscientes de l’importance de ce moment pour la stabilité régionale, plusieurs organisations internationales ont envoyé des missions d’observation. Pas moins de 2 450 observateurs sont déployés à travers le pays, notamment sous l’égide de l’Union Africaine, de la Communauté Économique des États de l’Afrique Centrale (CEEAC), du Commonwealth et de l’Organisation Internationale de la Francophonie.

Le représentant spécial du secrétaire général de l’ONU pour l’Afrique centrale, Abdou Abarry, a exhorté les autorités gabonaises à garantir des élections « transparentes, crédibles et pacifiques ».

N’Famoussa Siby 


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