« Est-ce que Maryse dort ? Sur les traces d’encre de Maryse Condé », plébiscité par le public au Festival des révoltés du monde de Martinique

Parmi les cinq films récompensés au Festival international du film documentaire de Martinique, l’hommage à Maryse Condé, l’écrivaine de la Guadeloupe, rendu un an après sa mort, a touché le public.

Pendant les trois jours de la 9e édition du festival du film documentaire de Martinique, la salle numéro 6 de Madiana dédiée aux projections des 14 films en lice, affichait complet.

Des cinéphiles ont même enchaîné quatre films par jour.

Les documentaires ont été sélectionnés par rapport à leur dimension humaine et l’importance sociale. La justice, l’identité et le combat étaient au centre des films réalisés dans la Caraïbe, sur les continents d’Amérique du Sud, d’Afrique, d’Asie et de l’Europe.

Le prix Gerard Guillaume, décerné par le jury de 7 personnes, choisies par les organisateurs, a récompensé « Le Combat pour Laikipia ».

Ce documentaire, tourné au Kenya, montre la collision entre deux mondes, les Samburu, tribu d’éleveurs de bétail nomades et les propriétaires blancs des terres sur lesquelles les troupeaux se nourrissent. 

Réalisé par Daphne Matziaraki et Peter Murimi, le film met en évidence les tensions entre les Samburu et les propriétaires de ces terres saisies lors de la colonisation britannique.

Aujourd’hui la situation est amplifiée par le changement climatique qui a provoqué une sécheresse dure et longue dans la région de Laikipia.

Le prix Jean-Paul Jouanelle, décerné également par le jury pour le meilleur film ultramarin a été remporté par « Les pensionnats Catholique de la Guyane, La blessure ».

Le documentaire évoque des milliers d’enfants amérindiens et noirs marron de Guyane qui ont été séparés de leurs familles et placés dans les pensionnats catholiques.


Affiche Pensionnats Catholiques de Guyane: La blessure


L’assimilation forcée de cette jeunesse qualifiée de « primitive » par les autorités coloniales françaises a marqué à jamais ces victimes, dont certaines ont témoigné des séquelles de ce déracinement.

Le jury des jeunes, composé de 7 lycéens en option cinéma au Lycée Belleveue et au Lycée Victor Anicet à Saint-Pierre a plébiscité « MK, L’Armée secrète de Nelson Mandela ».

Dans le film, d’anciens membres de Mkhonto weSizwe, témoignent de cette armée fondée par Nelson Mandela pour lutter contre le pouvoir blanc d’Afrique du Sud.

« Être Noir à l’Opéra » qui dresse les portraits de Guillaume Diop, premier danseur étoile noir à l’Opéra de Paris et la Martiniquaise Sulivan Loiseau, contrebassiste et l’unique personne de couleur dans l’orchestre de l’Opéra, a obtenu le prix du meilleur documentaire.

Le prix du public, le coup de cœur du festival, a été attribué au film sur Maryse Condé, projeté un an après son décès.

« Est-ce que Maryse dort ? Sur les traces d’encre de Maryse Condé », est signé Gerard Maximin et Michel Reinette. Le documentaire témoigne de l’amour de cette écrivaine emblématique de la Guadeloupe, disparue en 2024.

Les réalisateurs ont réuni sa famille, ses proches et ses semblables en Afrique, en Guadeloupe aux Amériques et en Europe pour rendre un hommage touchant et dresser un portrait intimiste de Maryse Condé qui n’a jamais eu peur d’exprimer sa vérité.

Jusqu’au 12 avril, le Festival international du film documentaire va se décentraliser dans 18 communes de la Martinique. Une sélection des 14 documentaires sera projetée au public qui n’a pas pu faire le déplacement à la salle de Schoelcher.

La moitié des films seront rediffusés sur Martinique La 1ère.


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