Evaluation urgente de besoins des déplacés en territoire de Fizi, province du Sud-Kivu en RDC – Democratic Republic of the Congo
I. CONTEXTE DE LA SITUATION
L’année 2023 et Janvier-Juillet 2024 sont des périodes caractérisées par de nombreux conflits armés aggravant la situation humanitaire déjà̀ déplorable qui affecte les populations civiles de la Province du Sud-Kivu en général et de Territoire de Fizi en particulier. Les déplacements de populations ont atteint des chiffres record. A l’aube de l’année 2024, la population déplacée est estimée à̀6,8 millions et 2,78 millions de personnes retournées en République Démocratique du Congo. Les provinces de l’Est du pays constituent toujours l’épicentre des conflits bien que d’autres Provinces de l’Ouest développent également des conflits qui s’enlisent. Les affrontements armés en cours dans la Province du Sud-Kivu entre les FARDC et différents groupes armés à citer NGOMINO, ANDROID, TWIGANIRO, COALITION NATIOMNALE DU PEUPLE POUR LA SOUVERAINETE « CNPSC » (MOUVEMENT YAKUTUMBA), BISHAMBUKE, RED TABBARA etc. continuent d’impacter le contexte sécuritaire et la situation humanitaire de la province du Sud-Kivu en général et Territoire de Fizi en particulier. Au cours du mois d’avril, environ 47 000 personnes déplacées en provenance des entités de combat sont arrivées dans les sites des déplacés de NAMISHA, SEBELE, FIZI-CENTRE, KIKONDE, KANANDA, MUKERA, BWALA, KILICA, KICHULA, SEBELE, KACHEMBA, LUBICHAKO, ISEKE, KIKONDE, BUTALE NYANGE, etc. Et dautres ont été accueillis dans les familles daccueil. En plus, le contexte sécuritaire reste très instable du fait de détonations d’armes fréquentes dans les moyens et hauts plateaux de Territoire de Fizi. Le contexte d’instabilité sécuritaire impacte grandement l’éducation des enfants. Les acteurs du secteur de l’éducation ont rapporté que plus 63 écoles (545 salles de classe) sont utilisées comme abris et hébergent des familles déplacées. En outre, plus de 94 591 enfants déplacés âgés de 3 à 17 ans de Territoire de Fizi en provenance de différentes entités de combat et des inondations, de décembre 2023 à avril 2024. Les acteurs de l’éducation de Territoire de Fizi rapportent également qu’au moins onze écoles primaires sont totalement fermées depuis février à ce jour. Ces écoles sont hors d’usage en raison des destructions importantes causées par les déplacées qui ont utilisé les salles de classe comme abris. Ensuite, la population de Territoire de Fizi n’a pas été́ épargnée par des catastrophes naturelles d’ampleur, principalement des inondations et glissements de terrain causant dimportants dégâts humains que matériels multipliant les besoins de réponses urgentes dans des contextes de crise de longue durée. En dépit de nombreux défis auxquels SOS OASIS DENFANTS est confrontée cette année 2024, est de faire le plaidoyer avec ténacité́ au Gouvernement, ONGs internationales tant nationales, etc. de manière à soutenir la réponse de protection et l’assistance aux communautés affectées par les différentes crises.
Les localités de LUBOMO, MWAYENGA, KIVUNDJI situés dans le Groupement de Babwari seraient sous le contrôle effectif de groupes armés, causant des abus des droits humains. En effet, le 13 avril 2024, des affrontements entre deux groupes armés dans le village Lubomo auraient occasionné 3 cas de blessures graves et entraîné le déplacement de 97 ménages vers la brousse.
• Depuis plus de deux mois, la présence permanente d’éléments de deux groupes armés dans plusieurs villages des Moyens Plateaux de Fizi, dans le groupement de Basimukuma-Sud a été signalée ; ils seraient intéressés par des sites miniers et seraient auteurs de divers abus aux droits humains (viols, extorsions et pillages des biens, travaux forcés enlèvements) commis sur des populations civiles. Il n’y aurait aucune présence des forces de l’ordre et de défense dans cette zone.
• Il est à noter l’absence de prise en charge médicale pour des victimes de viol, au sein de la structure médicale de Rugezi depuis trois mois. A titre d’exemple, le 27 avril, deux femmes PDIs retournées ont été violées dans leurs champs à Rugezi, par certains éléments d’un groupe armés. Elles auraient été orientées vers une structure médicale de Rugezi pour des soins où malheureusement elles n’ont pas été reçues à la suite de la rupture d’intrants. Référées au centre de santé de Fizi-centre, elles ne s’y sont pas rendues faute de moyen de transport.
Depuis le début du mois Avril et Mai 2024, la région des moyens et hauts-Plateaux du Territoire de Fizi, est le théâtre d’un conflit persistant opposant deux factions du groupe armé BULOZE BISHAMBUKE et MOUVEMENT YAKUTUMBA . Les habitants des villages de cette zone, tels que BISHAKA, BISHAKA, KABANJA, KITUMBA, KWAMASHAKA et RUHEMBA, ont été contraints d`abandonner de force leurs foyers en raison de ces événements. Après avoir temporairement trouvé refuge dans le groupement de Basikalangwa, ces personnes déplacées ont malheureusement dû fuir une nouvelle fois en raison de la persistance du conflit. Depuis fin Mai 2024, cette population déplacée se retrouve désormais dans les villages des groupements de Babungwe Sud, Basimukuma Sud, Balala Nord et Balala Sud sans aucune assistance, toujours dans le Territoire de Fizi. Ces mouvements de déplacements de population ont touché plus 5 759 ménages, soit un total de 29 946 individus répartis dans quatre villages/localités d’accueil. Parmi eux, on compte 2 078 ménages déplacés, regroupant 10×806 individus à Sebele, 602 ménages avec 3 130 individus à Malinde, 2 727 ménages comprenant 14 180 individus à Katanga et enfin, 352 ménages abritant 1 830 individus à Lusenda. Ces villages sont situés respectivement dans les secteurs de Mutambala et Tanganyika, dans le Territoire de Fizi, Province du Sud-Kivu.
Territoire de Fizi compte un nombre estimé de 605611 personnes déplacées suite aux atrocités de groupes armés et aux catastrophes naturelles(inondations), plusieurs habitations, latrines, points d’eau et champs endommagés. Les villages de Kazimia, Kenya, Mboko, Lusenda, Swima, Lweba, Makobola, sont les plus touchés, avec plus de (8 573 ménages) affectés, dans la zone de santé de Nundu au moins 11 aires de santé affectées, Zone de santé de Fizi au moins 5 aires de santé ont été touchées, ainsi 19 écoles primaires partiellement ou complètement détruites. De surcroit, environ 4637 hectares des cultures vivrières et maraichères ont été détruits (3023 hectares dans la zone de santé de Fizi et 1614 dans la zone de santé de Nundu). Les sinistrés ont en urgence besoin d’abris, de l’eau potable, des latrines d’urgence, de la nourriture, des semences et des outils agricoles, du cash pour les moyens de subsistance, des soins de santé et fournitures scolaires pour les enfants. Les centres de santé ont besoin d’un appui en médicaments et intrants médicaux pour répondre aux besoins urgents des sinistrés/ déplacés. Dans la ville de Baraka et ses environs, plus de 35,173personnes sont affectées par les inondations de catastrophes naturelles, plusieurs maisons sont détruites, des latrines inondées et plusieurs milliers d’hectares de champs sont sous l’eau. L’accès aux zones touchées est difficile en raison des dommages sur les routes et les ponts. Un soutien accumulé est nécessaire pour restaurer l’accès physique et répondre aux besoins humanitaires urgents, notamment en abris, eau potable, assainissement, nourriture, éducation pour les enfants et moyens de subsistance.
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