Même après sa récente sortie de la CEDEAO, tout n’est pas rose pour au tant autant au Burkina Faso comme le montre le dernier problème auquel fait face le secteur de l’or.
Il faut savoir que l’insécurité grandissante au Burkina Faso en vient à peser lourdement sur l’exploitation aurifère du pays.
C’est encore plus le cas avec la mine d’Essakane qui est normalement un fleuron de l’industrie minière nationale.
Cette situation est d’autant plus préoccupante qu’elle vient facilement s’ajouter aux défis que doit relever le pays après sa décision de quitter la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO).
Il est à noter qu’avec une production annuelle dépassant les 400 000 onces, Essakane représente la plus importante mine d’or du Burkina Faso.
Exploitée par le canadien Iamgold, elle subit de plein fouet les conséquences de la dégradation sécuritaire qui sévit dans la région.
Des chiffres révélateurs sur la situation du secteur de l’or au Burkina Faso après la sortie de la CEDEAO
Les chiffres révélés dans les résultats annuels publiés en février 2025 sont éloquents : les coûts d’exploitation ont bondi de 51% entre 2021 et 2024, selon l’analyse menée par nos confrères de l’Agence Ecofin.
L’indicateur de référence AISC (All-in Sustaining Costs), qui mesure le coût total de production d’une once d’or, illustre parfaitement cette tendance alarmante.
De 1 074 dollars l’once en 2021, il a grimpé à 1 234 dollars en 2022, puis à 1 521 dollars en 2023, pour atteindre 1 625 dollars en 2024. Les prévisions pour 2025 s’annoncent encore plus sombres, avec un AISC estimé entre 1 675 et 1 825 dollars l’once.
Cette inflation des coûts s’explique principalement par l’augmentation substantielle des dépenses liées à la sécurité, une nécessité impérieuse dans cette zone dite « des trois frontières » (Burkina Faso, Mali et Niger), devenue l’épicentre d’une violence terroriste endémique.
Si Iamgold reste discret sur les protocoles de sécurité mis en œuvre, on sait que les forces de l’ordre escortent régulièrement les convois d’équipements et de carburants.
La sortie récente du Burkina Faso de la CEDEAO risque d’accentuer cette vulnérabilité sur son secteur de l’or.
En s’éloignant du cadre de coopération régionale, le pays pourrait voir se réduire les mécanismes de solidarité face aux menaces sécuritaires transfrontalières, compliquant davantage la situation des opérateurs miniers.
Paradoxalement, cette hausse continue des coûts opérationnels se trouve partiellement compensée par la flambée du cours de l’or sur les marchés internationaux.
L’once vendue depuis Essakane a atteint 2 383 dollars en 2024, soit une progression de 33% par rapport à 2021.
Les prévisions de Goldman Sachs pour 2025 tablent même sur un pic à 3 100 dollars l’once, ce qui pourrait préserver la rentabilité de l’exploitation malgré l’adversité.
La production d’Essakane a connu des fluctuations significatives ces dernières années : 454 000 onces livrées en 2024, contre 413 000 onces en 2023 et 480 000 onces en 2022.
Pour 2025, Iamgold anticipe une production entre 400 000 et 440 000 onces, témoignant d’une certaine résilience face aux défis sécuritaires.
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