Crédit photo, AFP
- Author, Danai Nesta Kupemba à Londres et Emery Makumeno à Kinshasa
- Role, BBC News
Des coups de feu et des explosions ont ravagé un rassemblement organisé par les chefs rebelles dans une ville dont ils se sont récemment emparés dans l’est de la République démocratique du Congo.
Des vidéos montrent des scènes chaotiques avec des corps dans les rues après que la foule a fui dans la panique le rassemblement à Bukavu, la deuxième plus grande ville de l’est.
Le nombre de victimes n’est pas clair, mais l’agence de presse AFP a cité une source hospitalière indiquant qu’au moins 11 personnes ont été tuées et 60 autres blessées.
Il s’agissait du premier rassemblement que les rebelles, soutenus par le Rwanda, organisaient à Bukavu depuis qu’ils ont pris la ville aux forces gouvernementales au début du mois, à la suite d’une avancée rapide dans la région.
Les rebelles ont accusé le gouvernement du président Félix Tshisekedi d’avoir orchestré l’attaque.
Cependant, Tshisekedi l’a imputée à « une armée étrangère » qui, selon lui, opère dans l’est du pays.
Auparavant, Corneille Nangaa, chef de l’alliance des groupes rebelles qui comprend le M23, soutenu par le Rwanda, s’était adressé à la foule.
Il a promis à la foule que les rebelles assureraient la sécurité de la ville.
« Il y aura des unités spéciales et des patrouilles dans toutes les communes », a-t-il déclaré, cité par l’agence de presse Reuters.
On pense que Nangaa et Bertrand Bisimwa du M23 étaient déjà partis lorsque l’attaque a eu lieu sur la place principale de Bukavu.
Dans une déclaration, M. Nangaa a indiqué que deux personnes avaient été appréhendées en relation avec l’attaque et que des recherches étaient en cours pour retrouver d’autres suspects.
« Cet acte lâche et barbare ne restera pas sans conséquences », a-t-il déclaré.
Les rebelles progressent dans l’est de la République démocratique du Congo depuis janvier, s’emparant de Bukavu et de Goma, les plus grandes villes de la région.
Selon l’ONU, les combats ont forcé environ 500 000 personnes à quitter leur foyer, aggravant ainsi une crise humanitaire déjà très grave.
L’Union africaine et les Nations unies ont appelé à un cessez-le-feu et au retrait des rebelles des zones qu’ils contrôlent actuellement.
Le Rwanda a nié soutenir le M23, mais il a récemment adopté une ligne plus défensive, affirmant que les combats près de la frontière entre la République démocratique du Congo et le Rwanda constituaient une menace pour sa sécurité.
Les experts de l’ONU ont précédemment estimé qu’entre 3 000 et 4 000 soldats rwandais se trouvaient dans l’est de la République démocratique du Congo.
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