Après avoir fait un carton à Milan en 2023 puis à Londres en 2024, c’est à Paris que l’exposition »Serial Killer » vient faire frissonner. Entre quantité d’information folle, grand nombre d’authentiques objets et reconstitutions réalistes et morbides, que vaut ce nouveau succès à la capitale ?
L’exposition Serial Killer, c’est en ce moment pas moins de 1500 visiteurs par jour. 1500 personnes qui viennent chaque jour constater les plus terribles méfaits de tueurs comme Jeffrey Dahmer, Ted Bundy, Ed Gein, Jack l’eventreur… Si ces noms vous sont familiers, c’est normal, ces affaires de true crime ont un succès fou sur les réseaux, sur Netflix, sur YouTube et même en podcast. La célébrité de cet événement était alors une évidence. Pour autant, bien que l’exposition surfe sur une évidente popularité, elle ne prend pas le public pour acquis et propose une impressionnante densité de contenu ! On vous présente tout ça.
Une plongée dans l’esprit des tueurs
L’exposition débute en nous rappelant d’où vient le terme »tueurs en série » et ce qu’il désigne. Pour autant, il ne se suffit pas à lui-même. Les spécialistes en sont venus à compléter ce terme avec cinq autres sous-catégories : tueur en série missionnaire, tueur en série visionnaire, tueur en série hédoniste, tueur en série motivé par le pouvoir et le contrôle, et enfin tueur en série intéressé par un gain personnel.
Et c’est exactement de cette façon que l’exposition s’organise. Il y a en tout 34 salles sur 3000 mètres carrés et ces salles sont toutes consacrées à l’un des cinq types de tueurs. On retrouvera également d’autres salles plus spécifiques (les femmes tueuses, les tueurs français, les victimes…). Cette classification permet de regrouper les histoires sous un thème commun. Car oui, pour chaque tueur, vous pourrez en apprendre plus sur ses actes bien-sûr – curiosité morbide oblige -, mais surtout sur sa psychologie et ce qu’il l’a poussé à passer à l’acte.

Un véritable musée de l’horreur
L’exposition se présente d’ailleurs comme un véritable musée consacré à ces profils hors-norme. Toutes ces histoires sont richement documentées sous forme de texte, mais aussi d’audios. En scannant les QR code, vous pourrez compléter vos lectures via un audioguide très simple d’utilisation sur votre smartphone. Mais l’interactivité ne s’arrête pas là : au fil de votre visite, vous tomberez sur une salle VR où vous pourrez revivre plusieurs scènes de crime. Vous trouverez également une salle dédiée aux tests psychologiques. Vous pourrez répondre à une dizaine de questions pour déterminer si vous êtes ou non un psychopathe. Pour rappel, la psychopathie n’est pas un terme peu élogieux, mais bien un véritable trouble de la personnalité. D’ailleurs, d’après de récentes études, il faut également noter qu’entre 1 et 4,5% de la population possède ce trouble et que seulement environ 1 sur 1000 passe à l’acte.

Mais le plus gros de cette exposition reste le nombre impressionnant d’objets authentiques. Environ 85% de ce qui s’y trouve est véridique. Bien qu’il soit parfois difficile de discerner le vrai du faux, vous pouvez partir du principe que ce que vous pouvez toucher est une reconstitution. Cela dit, ce qui semble être son plus gros atout pourrait être aussi le plus grand défaut de cette exposition.

Âmes sensibles s’abstenir
Car oui, bien que l’on ne puisse absolument pas remettre en doute l’incommensurable richesse de cette exposition, on peut douter de la pertinence de certains objets exposés. Certains objets sont véritablement intéressants pour illustrer l’histoire d’un tueur, comme les traces de morsures de Ted Bundy qui ont permis son arrestation, mais d’autres le sont beaucoup moins… Par exemple, tout au long de l’exposition, on retrouve des mannequins à l’effigie des tueurs. Ils peuvent mettre mal à l’aise, non pas à cause d’une potentielle peur, mais plutôt par l’impression de constater un fétichisme malsain pour le morbide.

Alors oui, la curiosité morbide est indéniable et humaine – c’est elle qui justifie la présence de la scie sauteuse qui à permis à Bob Berdella de découper des os -, mais la fine frontière entre curiosité et obsession vient parfois à être franchie. De la même façon, on regrette que certaines salles qui viennent nuancer cela, comme celles dédiées à la police scientifique ou aux victimes, ne représentent que 2 salles sur 34.

Pour conclure, si l’on met de côté de petit virage éthique, l’exposition est absolument à faire pour tous les fans de true crime et d’horreur. Sa densité de contenu est impressionnante et on en a pour son argent. Il faut compter au minimum deux heures sur place pour profiter suffisamment des histoires et des reconstitutions, bien que l’on puisse facilement y passer encore plus de temps. Vous pourrez retrouver toutes les informations pratiques sur le site de l’exposition Serial Killer.
Source : Frontiers in Psychology, A. Sanz-Garcia et al.
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