Le ministre des Ressources naturelles du Nouveau-Brunswick veut miser sur l’exploitation des minéraux critiques dans la province, pour diversifier l’économie. Une stratégie minière sera élaborée dans la prochaine année.
À l’Assemblée législative mercredi, le ministre John Herron a expliqué que dès l’arrivée des menaces tarifaires par Donald Trump, la première ministre Susan Holt a ajouté une nouvelle tâche à son mandat, soit d’élaborer une stratégie minière globale pour le Nouveau-Brunswick.
Il existe clairement une demande mondiale pour les minéraux critiques. Le Nouveau-Brunswick a la chance d’avoir 21 des 34 minéraux critiques que le gouvernement fédéral a identifiés
, explique-t-il en donnant comme exemple le manganèse, l’antimoine et l’indium.
John Herron est le ministre des Ressources naturelles du Nouveau-Brunswick.
Photo : Radio-Canada / Alix Villeneuve
Les minéraux critiques sont utilisés dans la production d’une large gamme de produits, comme des batteries de véhicules électriques, des appareils médicaux, des éoliennes, des panneaux solaires, des téléphones et ordinateurs, par exemple.
Au Nouveau-Brunswick on trouve de nombreux minéraux industriels comme le graphite et le calcaire et des minéraux métalliques comme le zinc, le plomb, le fer et l’indium.
La Commission géologique du Nouveau-Brunswick mène actuellement un projet de recherche sur des échantillons de lithium, de césium et de tantale dans le centre et le sud-ouest de la province, grâce à une subvention d’un programme fédéral.
Des consultations nécessaires
Nous en sommes au tout début
, ajoute le ministre Herron en précisant que plusieurs consultations devront être faites avant que la stratégie se concrétise.
On est capable de faire un [cadre] pour cette stratégie des minéraux dans un an, mais on doit parler avec les Premières Nations, les communautés et les secteurs aussi.
Le ministre affirme que cette stratégie devra être responsable
en termes de respect de l’environnement, tout en étant assez souple pour attirer des investisseurs et leur garantir des profits.

Deux entreprises québécoises espèrent transformer cette carrière existante en une grande mine près de Dalhousie, dans le nord du Nouveau-Brunswick.
Photo : CBC / Michael Heenan
Cette stratégie s’intègre dans le contexte de la guerre économique entre le Canada et les États-Unis. Plus que jamais, le Nouveau-Brunswick doit diversifier ses marchés et trouver des façons d’exploiter ses ressources, dit le ministre.
Si nous ne voulons pas nous retrouver dans une situation de déficits systémiques, nous devons disposer d’instruments de croissance et je pense que les minéraux critiques font partie de cette recette.
Un intérêt mondial, dit la première ministre
La première ministre Susan Holt a déjà affirmé que l’exploitation des minéraux critiques est un dossier de plus en plus discuté, dans le contexte économique actuel.
Jeudi, en point de presse, elle a réitéré l’importance de diversifier l’économie et d’accroître l’activité minière, en suivant toutefois les règles environnementales et les discussions avec les communautés qui accueilleraient des mines.
Nous devons nous assurer que nous pouvons tirer pleinement parti de ces ressources pour chaque Néo-Brunswickois, le plus rapidement possible.

Susan Holt, première ministre du Nouveau-Brunswick, en mêlée de presse le 19 mars 2025.
Photo : Radio-Canada / Alix Villeneuve
Elle ajoute que les conditions du marché poussent la province à considérer toutes les options, ce qui pourrait aussi stimuler le secteur de l’emploi.
Des pays du monde entier sont intéressés par un partenariat avec le Nouveau-Brunswick en termes de développement et de traitement des minéraux critiques.
J’ai bon espoir que certains projets voient le jour dans la province au cours des prochaines années.
Après plusieurs délais, la construction de la mine de tungstène Sisson, près de Fredericton, pourrait débuter cette année. Susan Holt a affirmé jeudi qu’elle s’attend à ce que l’entreprise Northcliff dévoile une mise à jour très prochainement sur les progrès réalisés en ce sens.
La mine Caribou près de Bathurst exploitait, entre autres, du zinc, du cuivre et du plomb. Elle est à l’arrêt depuis janvier 2023. L’entreprise Canadian Copper a démontré un intérêt à acquérir la mine appartenant maintenant au gouvernement provincial. La vente n’est toutefois pas encore finalisée.

Une illustration du projet minier Sisson des entreprises Northcliff Resources et Todd Minerals.
Photo : Northcliff Resources
Les travailleurs de la mine Picadilly près de Sussex font actuellement l’extraction de sel de voirie, en raison d’une forte demande mondiale pour ces cristaux de sel. Cette mine exploitait auparavant de la potasse, avant sa fermeture en 2018 où plus de 400 travailleurs avaient perdu leur emploi.
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