Après près de 70 éditions, le concours de beauté et de personnalité, Miss Nouveau-Brunswick, qui se déroule habituellement à Woodstock, n’aura pas lieu cet été.
Le comité organisateur a indiqué le mois dernier qu’il n’y avait pas assez d’inscriptions.
En effet, à quelques jours de la date limite, il n’y avait que cinq candidates possibles, mais aucune n’était inscrite, selon ce que la coordonnatrice de l’événement, Twyla Rogers, avait déclaré à CBC.
Pourtant, au printemps, dans l’espoir d’attirer plus de candidates, les organisateurs avaient élargi les critères, sans succès.
Un concours exclusivement en anglais
Miss Nouveau-Brunswick est dans une province officiellement bilingue, mais tout le processus de candidature se déroule exclusivement en anglais.
Une ancienne participante et gagnante de ce type de concours, Sophie Duguay, remarque que le concours Miss Nouveau Brunswick est peu accessible aux candidates francophones.
Il faut que tu envoies une biographie. Ça doit être en anglais
, explique Sophie Duguay. L’entrevue avec les juges, la question sur scène? C’est en anglais. Toute la soirée du pageant se déroule en anglais seulement.
Depuis une dizaine d’années, Sophie Duguay a pris part à des compétitions, locales, provinciales, nationales et internationales. J’ai détenu les titres de Miss Nouveau-Brunswick High School America, International Junior Miss, Miss Canada Jr. Teen en 2019, puis plus récemment en 2022, Miss Teen Canada United World.
Sophie Duguay a représenté le Canada et l’Acadie à des concours à l’étranger.
Photo : fournie par Sophie Duguay
Plus encore, elle est la cofondatrice du concours Miss Teen Shippagan – Les Îles.
Ce concours était autrefois une épreuve de qualification pour Miss Nouveau-Brunswick.
D’ailleurs cette année, la compétition provinciale ayant modifié ses critères pour encourager la participation, plus de candidates de Miss Teen Shippagan – Les Îles auraient pu postuler.
Mais aucune de ses candidates n’a décidé de le faire, déclare Sophie Duguay.
Miss Teen Shippagan-Les Îles au Centre d’activités La Ruche, de Lamèque, en juin 2024.
Photo : fournie par Sophie Duguay
On pouvait demander à toutes les duchesses qui voulaient y participer, puis il n’y a personne qui voulait y aller cette année
, explique-t-elle. La raison principale pour la plupart des filles, c’était parce que c’était seulement en anglais.
Même si elle garde un souvenir positif de son expérience à Miss Nouveau-Brunswick, Sophie Duguay confie que l’usage du français était peu encouragé, afin de ne pas mettre de côté les candidates anglophones selon elle.
Même, on était encouragées de ne pas trop parler ensemble en français, juste parce qu’il y avait comme un language barrier, puis il fallait qu’on inclue toutes les filles
, dit-elle.
Un concours d’envergure
Mylène Thériault, gagnante du titre Première Princesse en 2018, est bilingue estime que de parler en anglais dans un concours de personnalité ne lui a pas causé problème. Ce n’est pas le cas de toutes, souligne-t-elle.
Mylène Thériault, gagnante du titre Première Princesse en 2018.
Photo : Radio-Canada
Si c’est ta deuxième langue
, dit-elle, oui, tu peux comprendre et tout ça, mais quand ça vient à s’exprimer, ce n’est pas tout le temps pareil
.
Mylène Thériault a des souvenirs positifs de son expérience à Miss Nouveau-Brunswick, et espère que ce n’est pas la fin définitive d’une époque.
Rien de cette envergure n’existe dans la province, selon Mylène Thériault. C’est une belle expérience
, témoigne-t-elle. Au niveau provincial, on n’a pas gros de choses comme ça.
Le comité organisateur de Miss Nouveau-Brunswick a décliné une demande d’entrevue de Radio-Canada Acadie.
D’après le reportage de Myriam Breau et avec des renseignements d’Hannah Rudderham de CBC
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