Football : dissoudre les groupes de supporters ultras, c’est « une mauvaise idée » dit Gil Avérous, ex-ministre des Sports

Alors que le gouvernement envisage de dissoudre deux groupes de supporters ultras de Saint-Étienne, les Green Angels et les Magic Fans, Gil Avérous, ancien ministre des sports a pris position et leur apporte son soutien. Il s’est confié à « ici Saint-Étienne Loire » ce lundi.

Le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, étudie la dissolution de plusieurs groupes de supporters de Ligue 1 et de Ligue 2. Parmi les supporters ultras visés, deux groupes de supporters des Verts : les Magic Fans et les Green Angels. La Commission nationale consultative de prévention des violences lors des manifestations sportives doit se réunir, ce mercredi 26 mars, pour étudier le projet de dissolution. Mais, depuis cette annonce les réactions politiques critiquant cette possibilité se multiplient. Après la tribune publiée vendredi par dix parlementaires de la Loire, c’est un ex-ministre des Sports de septembre à décembre 2024, Gil Avérous, qui apporte son soutien aux ultras.

« Prendre des mesures collectives, c’est injuste »

Pour le maire de Châteauroux, il faut individualiser les peines : « à chaque fois qu’il se passe un incident dans un stade, il faut qu’on repère, qu’on identifie, qu’on interpelle et qu’on condamne, qu’on punisse celui qui est à l’origine du fait de la violence verbale ou physique. Mais, en aucun cas, il ne faut prendre des mesures collectives parce que c’est injuste, que ça va nous amener à perdre nos interlocuteurs dans les stades et ce n’est vraiment pas la bonne solution ».

Gil Avérous souligne que cette dissolution va gêner le travail de maintien de l’ordre public : « On a besoin, quand on prépare un match, d’avoir des interlocuteurs, de pouvoir savoir combien on va avoir de supporters quand il s’agit d’un déplacement, de savoir s’il y a des banderoles, de préparer, d’anticiper tous les risques qui pourraient survenir au cours d’un match. Et donc, si vous n’avez pas d’interlocuteur, si vous n’avez pas une association constituée avec un responsable identifié, vous ne pouvez pas avoir ces informations là et supprimer dissoudre une association, ça aura aucun effet en pratique puisque les membres de l’association pourront revenir au match suivant. La seule différence, c’est que vous aurez plus d’interlocuteurs. Donc c’est vraiment la mauvaise idée que de vouloir dissoudre les clubs de supporters ».

Des réclamations de supporters « justifiées »

L’ancien ministre de Sports, qui a géré ce portefeuille de septembre à décembre 2024, préconise plutôt de renouer le dialogue avec les associations de supporters. Il avait lui-même entamé un « tour des stades » parce qu’on « on a besoin de comprendre aussi ce qu’ils nous disent et d’entendre une bonne partie de leurs réclamations qui sont justifiées, notamment sur les conditions d’accueil dans les stades, particulièrement pour les femmes d’ailleurs […]. On a besoin d’améliorer les sujets de fouilles aux entrées de stades, de conditions d’accueil en termes de sanitaires dédiés. Il y a plein de choses à faire. Il faut absolument retrouver la confiance, les écouter, les entendre ».

Pour autant, Gil Avérous refuse tout angélisme : « Tout n’est pas bien chez les supporters. Enfin, je ne suis pas un inconditionnel des supporters en disant que tout serait bien chez eux et pas bien du côté de l’ordre public. Bien au contraire ! Mais on a besoin d’eux pour justement remettre de l’ordre et je crois que, eux, ont besoin des pouvoirs publics également pour quelquefois faire le ménage dans leur équipe » conclut-il.

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