France – Espagne – Les notes des Bleus : Dembélé – Mbappé, trop de déchets, trop de ratés

Il ne peut rien sur les deux buts espagnols. Précis sur son jeu long, Deschamps lui avait visiblement demandé d’allonger mais ses attaquants ont rarement réussi à en profiter. Le Milanais n’a finalement pas eu grand-chose à faire. Il s’est fait peur sur une sortie à 40 m de son but finalement bien négociée.

C’est lui le guerrier des Bleus. Face à Nico Williams, il a tenu le choc en proposant un vrai duel physique qu’il a, le plus souvent, remporté. Même à la course, il a regardé l’ailier espagnol dans le blanc des yeux (56e). Le Barcelonais a gagné en confiance, on l’a vu se projeter avec envie et même se montrer plus précis que Dembélé sur ses centres, ce qui n’était pas non plus un exploit gigantesque ce mardi. Bien sûr, il pousse la frappe d’Olmo dans son but mais lui a répondu au rendez-vous et s’est montré conquérant.

• En bref… Koundé a bien grandi.

Il a globalement maîtrisé les débats même si les plongeons de Ruiz dans son dos lors de la première demi-heure ont mis les Bleus en difficulté. Il rate une balle d’égalisation sur corner (58e) mais a tenu son axe en seconde période.

Toujours aussi autoritaire. Il a récupéré des ballons chauds devant Olmo (31e) ou Morata (12e). Saliba a remporté ses duels avec beaucoup de facilité. Mais en première période, un peu trop dans l’urgence, il a eu tendance à se précipiter sur ses relances. Sur les deux buts espagnols, il renvoie le ballon dans les pieds adverses.

• En bref… Solide mais trop pressé.

Il n’a pas assez collé Yamal en début de match et quand on laisse de l’espace à ce diable, les conséquences peuvent être dévastatrices. On aurait aimé qu’il apporte plus offensivement et surtout qu’il cadre cette frappe dans un fauteuil sur l’une des rares opportunités bleues en seconde période (76e). Mais son pied droit en a décidé autrement.

• En bref… Où est passé le taureau de Milan ?

Il a joué haut, souvent trop, et lui aussi a participé à la désorganisation totale en première période. Kanté a beaucoup couru mais beaucoup dans le vide. Sa présence en deuxième rideau devant Williams fut une sécurité nécessaire. Le milieu des Bleus a manqué de clairvoyance dans ses options offensives mais ses responsabilités étaient sans doute trop grandes en attaque dans cet Euro.

• En bref… Deschamps a voulu en faire un meneur, il s’est trompé.

Remplacé par Antoine Griezmann (62e), transparent.

Une première période complètement ratée et il porte nécessairement une responsabilité dans l’élimination de ce mardi. Comment peut-il à ce point se faire piéger par la feinte d’Olmo sur le second but espagnol ? Il se jette, ouvre le chemin du but au meneur de la Rojo qui n’a plus qu’à exécuter les Bleus. Très bas, le Madrilène s’est montré étonnamment passif et a laissé les Français se faire submerger par les milieux adverses. Il a réglé son problème en seconde période et a surtout profité de la baisse de régime des Espagnols.

Il a eu un mal fou à se situer. Concentré sur l’aile gauche où il devait aider Hernandez à cadrer Yamal, Rabiot a ouvert des espaces dans l’axe par ses placements très incertains. Et le jeune Catalan, auquel il laisse trop d’espace sur l’action, le fait danser par ses dribbles sur l’égalisation espagnole. Il oublie Mbappé sur une transition et prend une méchante semelle sur l’action qui explique, peut-être, sa prestation en dedans tant il a semblé souffrir.

• En bref… A bout de souffle.

Remplacé par Eduardo Camavinga (62e)

Il avait pourtant parfaitement démarré en décalant Mbappé sur l’ouverture du score ou en ouvrant encore à merveille sur Hernandez (19e) dix minutes plus tard. Puis le mauvais a repris possession de ses courses et, surtout, de ses centres. Le Parisien a balancé 16 centres, aucun n’a trouvé preneur. Ses coups francs, ses corners, ses choix globaux ont manqué d’impact et la légèreté de ses replis défensifs a mis Jules Koundé et N’Golo Kanté dans l’embarras.

• En bref… Il n’a pas justifié la confiance que lui a accordé Deschamps.

Remplacé par Olivier Giroud (79e).

Un vrai bon match d’avant-centre remuant. Il a réussi où tous les attaquants français avaient échoué jusque-là en plantant enfin cette tête dans les filets espagnols. Au-delà de son but, il fut intéressant ses déviations et ses courses même si Ousmane Dembélé ne les a pas toujours bien lues…

• En bref… Dommage, lui avait fait ce qu’il faut.

Remplacé par Bradley Barcola (63e)

Son centre déposé sur la tête de Kolo Muani est une pure merveille (9e). Pour le reste, sa prestation est dans les standards, très pauvres, de son Euro. Des frappes sans conviction, un apport neutre, voire négatif, à la construction et comme ses coéquipiers le cherchent plus que de raison, la France a manqué de tranchant parce que son meilleur joueur était encore loin de son meilleur niveau. A l’image de cette frappe qui lui échappe alors qu’elle aurait pu envoyer les Bleus en prolongation (86e).

• En bref… 37 tirs, 0 but dans le jeu : un Euro en enfer.