La France n’a plus gagné l’Eurovision depuis Marie Myriam en 1977.
« Représenter la France, ça veut dire beaucoup », disait l’artiste en novembre 2023 sur la radio France Inter, quand son nom a été révélé pour l’Eurovision. « C’est fou, mon grand-père est venu d’Algérie, ici en France pour travailler dans une usine à charbon, il est mort à cause de ça, et son petit-fils va représenter la France avec une chanson de romantisme et d’amour à la française, j’aime cette idée-là, je trouve ça beau ».
Une histoire familiale contée dans un ancien morceau « Le grand-père ». Le chanteur de 34 ans, né en région parisienne, doit gérer depuis l’annonce de son nom des attaques xénophobes sur les réseaux sociaux. « Chaque jour j’ai droit à une sortie raciste du type +ah c’est l’Arabe qui va nous représenter+ ou +y’a pas de chanteur français ?+ », relate-t-il dans le magazine Têtu.
« Mais aujourd’hui ça peut même me faire rire, tellement je trouve ça pathétique. J’ai déjà répondu mais maintenant je préfère rester dans l’indifférence ». « J’estime que ce que je fais, ma carrière, mes concerts, les gens qui viennent me voir de toutes origines et de toutes confessions, sont la meilleure des réponses », conclut-il sur ce sujet.
Slimane peut se prévaloir de titres en vue: plus de 40 millions d’écoutes pour « Des milliers de je t’aime », un de ses tubes, sur Spotify, leader du marché du streaming musical.
Du temps de son duo avec la chanteuse Vitaa, qui évolue elle aussi désormais en solo, il a même été en tête du classement des ventes d’albums en France en 2020 avec leur opus « Versus ». Leur titre « Ça va ça vient » leur avait permis de remporter une Victoire de la musique cette année-là dans la catégorie chanson originale.
Slimane a commencé à se faire un nom en France en remportant le télé-crochet The Voice sur TF1 en 2016.
La France s’en remet donc à un artiste « déjà dans le cœur des Français et au cœur d’une belle carrière », comme l’a indiqué à une poignée de journalistes, dont l’AFP, Alexandra Redde-Amiel, cheffe de la délégation française, également directrice des divertissements et jeux de France Télévisions.
En 2009, la France avait choisi Patricia Kaas, connue, mais dont le pic de carrière remontait aux années 1980/1990 (elle finira 8e).
Dans l’histoire récente, depuis le beau parcours de Barbara Pravi, qui avait terminé 2e en 2021, l’Hexagone déchante.
Alvan & Ahez, artistes émergents issus comme elle du vote d’un jury et du public, en usage ces dernières années en France, ont terminé avant-derniers en 2022.
– Inspiration suédoise –
La Zarra, Québécoise, choix entériné (comme Slimane) par Alexandra Redde-Amiel sans vote du public ni du jury, avait terminé 16e du concours en 2023, avec à la clé une polémique.
La chanteuse s’était défendue d’avoir fait un doigt d’honneur face aux caméras au moment du décompte final des points, avançant un « geste de déception que l’on utilise entre amis », selon des propos accordés au site du journal français 20 Minutes.
Le plan de bataille de la France cette année est clairement inspiré de celui de la Suède, victorieuse l’an passé grâce à la chanteuse Loreen, déjà couronnée en 2012.
« Loreen était déjà très connue en Suède et dans ce cas-là, le pays porte davantage son candidat pour tracer une route internationale », a décrypté Alexandra Redde-Amiel.
La Suède, sept fois victorieuse à l’Eurovision, est donc l’hôte du concours en 2024, l’année des cinquante ans de son premier succès avec « Waterloo », du légendaire groupe ABBA.
L’édition 2023 du concours avait été regardée par 162 millions de téléspectateurs dans le monde selon les chiffres BBC.
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