François Bayrou soutient les magistrats menacés et ouvre la porte à une « réflexion » pour faire évoluer la loi sur l’exécution provisoire

Un « soutien inconditionnel » aux magistrats menacés après le jugement de Marine Le Pen, qui  l’empêche de concourir à l’élection présidentielle de 2027. Alors que la cheffe de file des députés du Rassemblement national a été condamnée à deux ans de prison ferme et cinq ans d’inéligibilité immédiate, François Bayrou a déclaré, mardi 1er avril, à l’Assemblée, lors de la séance de Questions au gouvernement, que « les magistrats doivent être protégés dans l’exercice de leurs missions » et qu‘ »il est légitime de leur apporter unanimement notre soutien inconditionnel ».

« Nous n’avons pas le droit » en tant que responsable gouvernemental de « critiquer » une décision de justice, dit François Bayrou. Le Premier ministre a également ouvert la porte à une « réflexion » au Parlement pour faire évoluer la loi sur l’exécution provisoire. « La France est le seul pays où on fait ça », avait déclaré mardi matin le Premier ministre lors d’un petit-déjeuner du socle commun à Matignon, confirme un participant à France Télévisions. Suivez notre direct.

Le « système a sorti la bombe nucléaire ». Au lendemain de sa condamnation pour détournement de fonds publics au procès des assistants parlementaires du FN, Marine Le Pen a pris la parole lors d’une réunion du groupe des députés RN à l’Assemblée nationale.  « On ne laissera pas les Français se faire voler l’élection présidentielle », a-t-elle ajouté.

  « Une décision disproportionnée » et « partisane », tance Jordan Bardella. Le président du Rassemblement national a critiqué mardi sur Europe 1 une « décision disproportionnée » et « partisane ». « Il s’agit d’une négation pure et simple de l’Etat de droit », a fustigé Jordan Bardella, qui estime que « tout sera fait pour nous empêcher d’arriver au pouvoir ». Le leader du RN a par ailleurs dénoncé une « tyrannie des juges », tout assurant qu’il « condamne les menaces » à leur égard.

« Pas une décision politique », défend l’un des plus hauts magistrats. « La justice n’est pas politique, cette décision n’est pas une décision politique, mais judiciaire, rendue par trois juges indépendants, impartiaux », a répliqué Rémy Heitz. Cette décision « a été rendue conformément à la loi, en application de textes votés par la représentation nationale », a aussi affirmé mardi matin le procureur général près la Cour de cassation sur RTL, qualifiant « d’inadmissibles » les « attaques très personnalisées contre des magistrats et les menaces qui peuvent faire l’objet de poursuites pénales »

Vingt-trois autres personnes et le parti condamnés. En plus de Marine Le Pen, huit autres anciens députés européens, dont Louis Aliot, Nicolas Bay et Bruno Gollnisch, ont été reconnus coupables d’avoir embauché et payé des assistants parlementaires entre 2004 et 2016 qui n’ont en réalité pas travaillé pour eux au Parlement européen, mais pour le parti. Douze anciens assistants parlementaires, dont Catherine Griset, Julien Odoul et Thierry Légier, ont été condamnées pour recel de détournement de fonds publics. Le Front national, devenu Rassemblement national, a également été condamné à deux millions d’euros d’amende, dont un million ferme, ainsi qu’à la confiscation d’un million d’euros saisis pendant l’instruction.


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