Frères musulmans : entrisme, mode d’emploi

Le ministre de l’Intérieur décrit une volonté offensive de prendre la tête des institutions religieuses musulmanes ainsi que du tissu associatif. Un champ dans lequel ils usent de leur image lisse et présentable pour s’offrir en alternative aux courants plus radicaux de l’islam. Les renseignements pointent de leur côté une présence de plus en plus efficace – notamment auprès des jeunes – sur les réseaux sociaux et Internet, se substituant peu à peu aux prédicateurs habituels des mosquées.

Une organisation en réseau, avec de multiples ramifications et associations particulièrement actives dans plusieurs pans de la société. Au niveau européen, les renseignements pointent plusieurs associations notamment regroupées au sein de l’organisation de jeunesse Femyso, émanation supranationale de l’UOIF, particulièrement virulente à l’égard de la France, qui milite ardemment – avec succès – auprès de nombreuses institutions européennes dont elle a par ailleurs reçu des financements.

L’éducation

Grande priorité, l’éducation est largement investie dans le but de générer une élite acquise. Les soupçons pèsent par exemple sur la Fédération nationale de l’enseignement musulman (Fnem), créée en 2014 en partenariat avec l’UOIF. La mouvance frériste est également décelée par le ministère de l’Intérieur dans l’Institut européen des sciences humaines (IESH), qui forme notamment des imams en France. En février dernier, l’imam et théologien Ahmed Jaballah, ancien président de l’UOIF, doyen de l’IESH et fondateur de l’antenne de Saint-Denis, était d’ailleurs éloigné vers la Tunisie. Plusieurs sources évoquent également des formations proposées au niveau européen et dispensées en Turquie sur la prédication, l’éducation, les médias, l’administration, la politique…

Grande priorité, l’éducation est largement investie dans le but de générer une élite acquise

La vie politique et institutionnelle

Contrairement aux courants uniquement religieux, les Frères musulmans participent activement à la vie démocratique non par adhésion mais par opportunité. Même méthode dans leur entrisme au sein des mouvements antiracistes ou altermondialistes, certains syndicats, associations ou organisations non gouvernementales. Une stratégie qui, selon nos informations, a été clairement décelée dans une « réunion de crise » organisée par l’association Musulmans de France au moment de l’expulsion de l’imam Iquioussen. Les Frères musulmans participent par ailleurs activement à la promotion tous azimuts du concept d’« islamophobie », comme en témoigne le choix, par le Conseil des musulmans d’Europe, d’en faire une priorité de son plan stratégique pour les années 2022-2026.

L’action juridique

Décrits comme particulièrement légalistes, pointilleux et procéduriers, les Frères musulmans sont accusés d’user d’une rhétorique antiraciste au prétexte d’une « islamophobie d’État » ou institutionnelle, en usant très largement – sur le terrain juridique – du droit des étrangers et du droit associatif. Et ce grâce à un réseau d’avocats acquis à leur cause, qui interviennent chaque fois qu’un recours est déposé contre des mesures administratives ou des décisions judiciaires. Une assistance apportée aussi bien lorsqu’un imam est menacé d’expulsion, ou éloigné, que lorsque l’État s’attaque aux financements de certaines organisations.

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Le domaine financier

Plusieurs pays étaient identifiés comme grosses sources de financement jusqu’en 2020, comme le Qatar ou le Koweït, mais plusieurs sources décrivent désormais des organisations qui cherchent à s’autonomiser financièrement. C’est dans ce domaine qu’un recours accru aux fonds de dotation, détournés de leur usage premier au bénéfice d’activités cultuelles ou culturelles, a été détecté à partir de 2008 et combattu par le ministère de l’Intérieur. Plusieurs d’entre eux ont été dissous judiciairement, comme le fonds « Passerelle » qui alimentait indûment le financement de la mosquée An-Nour de Mulhouse. La loi contre le séparatisme oblige désormais les lieux de culte à être transparents sur l’origine de leurs financements, en particulier étrangers.

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