Conclusion du dialogue national inclusif qui s’est tenu du 2 au 29 avril 2024, le « démentellement » d’Olam, Arise et d’autres sociétés interrogent quelque peu. Si cette recommandation semble répondre à une volonté populaire, à l’épreuve des faits il ressort que les implications sociales et surtout économiques semblent ne pas avoir été totalement prises en compte par les commissaires en charge de cette question. Et pour cause, Olam et Arise ce sont 143 412 hectares, dont 59 275 sont plantés en palmiers à huile, une des rares ressources permettant au pays de diversifier ses revenus et surtout 14000 emplois directs et indirects dont la valeur représenterait selon des sources internes une dizaine de milliards de FCFA mensuellement.
Dans le sillage de la holding Delta Synergie dont un audit a été commandité par le Comité pour la transition et la restauration des institutions (CTRI), les commissaires du dialogue national inclusif ont réclamé le « démantèlement des cartel Olam, Arise, Casino etc. ». Mais est-ce juste de considérer Olam et Arise, deux entités multinationales dont les activités ont contribué ces dernières années au rayonnement du pays à l’international et à la diversification de notre économie, comme des « cartels »? Là se trouve toute la question. Il faut dire que L’étude d’impact du secteur bois sur l’économie du Gabon réalisée par l’actuel ministre de l’économie et des participations, Mays Mouissi avec le concours du cabinet Ernst & Young, a permis de mesurer l’impact des activités de ces entreprises.
Dans ce rapport paru en juin 2023, il ressort par exemple que la production forestière gabonaise a quasiment doublé depuis 2010 pour atteindre plus de 4 millions de m3 de grumes en 2022. Cette hausse de la production de grumes a eu un impact positif sur l’activité industrielle dont la production s’est accrue sur tous les segments. Mieux encore, en 2022, la production de sciage s’est établie à 1 297 580 m3 (en hausse de 275% par rapport à 2010), celle du placage s’est établie à 589 181 m3 (en hausse 199% par rapport à 2010) et celle du contreplaqué a progressé de 76% passant de 71 364 m3 en 2010 à 125 831 m3 en 2022. Des hausses considérables.
L’impact de la zone économique spéciale (ZES)
Ces hausses sur tous les segments de l’activité de transformation de bois couplées à celle de l’agriculture de rente, avec l’huile de palme et l’hévéa ont également connu des hausses de production non négligeable, puisqu’Olam ce sont 143 412 hectares de plantations dont 59 275 sont plantés en palmiers à huile, ont également permis le développement de la zone économique spéciale de Nkok. Construite et financée par Arise IIP, sans que l’Etat gabonais ne lui fournisse « aucune sécurité ou garantie financière pour la création ou le développement » cette zone dédiée à la valorisation du bois, a favorisé la croissance de l’activité industrielle, assurant 31% de la production industrielle nationale en 2022 soit 622 026 m3 de bois débités.
Évoquer le démantèlement d’Arise et Olam apparaît donc aujourd’hui comme une volonté populiste, puisque les griefs qui leurs sont faits tiennent surtout de l’étroitesse de leurs liens avec le régime déchu. Toute chose qui à première vue ne remet pas en cause leur impact sur l’économie du Gabon étant donné qu’Arise, avec le soutien de ses actionnaires dont l’Etat gabonais « qui n’a pas contribué financièrement au développement de GSEZ » et les fonds levés, a investi et développé Gabon Special Economic Zone (GSEZ) qui comprend les zones industrielles de Nkok, Ikolo et Mpassa-Lebombi au Gabon. Trois zones aujourd’hui au cœur de l’activité industrielle.
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