Gabon, Hans Otounga Obame enlevé et torturé

Photos du corps supplicié de Hans Otounga Obame diffusées par lui -même. Montage Mondafrique.

Enlevé et torturé le 15 juin 2024, Hans Otounga Obame, dont le seul crime est d’être le frère d’un opposant, a été incarcéré le 1er juillet 2024 à la prison centrale de Libreville. Il aurait à nouveau été victime de graves sévices.

Ses révélations avaient créé un émoi certain au Gabon. Hans Otounga Obame avait été enlevé et torturé par un commando au sein d’une villa le 15 juin 2024. Ce commando l’aurait conduit, selon son témoignage, à la Présidence du Gabon avant de le « donner » à la Direction Générale des Recherches où il a passé une quinzaine de jours avant d’être libéré grâce à la réactivité de son avocat, Me Jean Paul Moubembe. Le crime de ce Gabonais d’une trentaine d’années? Être le frère d’un cyber activiste. 

Hans Otounga Obame avait alors livré un témoignage glaçant et précis sur les tortures qu’il avait subies et avait déclaré que celui qui commandait ses tortionnaires (et qui l’avait également torturé) était le frère de Brice Oligui Nguema, par ailleurs Lieutenant-Colonel dans la Garde Républicaine et ancien patron d’une unité d’élite (la Section d’Intervention Spéciale – S.I.S.) : Pierre Bibang Bi Nguema.

Nouveaux sévices

Au moment où nous écrivons ces lignes, les autorités gabonaises n’ont toujours pas réagi aux graves déclarations de Hans Otounga Obame. Elles ont manifestement réagi d’une autre façon en interpellant Hans Otounga Obame et en le jetant en prison le 1er juillet 2024 « pour des motifs flous » selon une source proche du dossier. Un dossier qui est vide.

Mais le calvaire de Hans Otounga Obame ne semble pas s’arrêter là. Interdit de contact avec ses proches depuis qu’il est en détention, il aurait, selon plusieurs témoignages, été victime à nouveau de sévices particulièrement cruels et son état de santé serait serait de plus en plus préoccupant selon des sources pénitentiaires. Hans Otounga Obame comparaîtra devant le tribunal de Libreville le 8 juillet 2024.

Pour information, la Charte de la Transition (qui remplace la constitution du Gabon dissoute) énonce dans son article 11 : «Nul ne peut faire l’objet de tortures, de peines ou de traitements cruels, dégradants ou inhumains». Sans oublier que le Gabon a ratifié le Protocole facultatif se rapportant à la Convention contre la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants (OPCAT) en 2010.

Le frère de Brice Oligui Nguema accusé d’actes de torture

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