Gabon : la frontière avec le Cameroun, principale porte d’entrée pour les migrants | Gabonmediatime.com
Sur les trois frontières terrestres dont dispose le Gabon, celle avec le Cameroun est la plus empruntée par les migrants. C’est ce que révèle le rapport d’enquête sur le profil des migrants au Gabon réalisé par l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) du 7 au 23 décembre 2023. Ce constat met en évidence la nécessité de renforcer la sécurité dans cette zone frontalière.
Si la porosité des frontières gabonaises est souvent pointée du doigt, c’est celle avec le Cameroun qui laisse passer le plus de migrants. En effet, la ville de Bitam, dans la province du Woleu-Ntem, est identifiée comme le deuxième point d’entrée au Gabon, représentant 34% des passages migratoires. La proximité de Bitam avec le marché dénommé Le Mondial, ainsi que son ouverture sur les deux autres pays frontaliers, joue un rôle crucial dans cette dynamique.
Gabon-Cameroun, une frontière poreuse
La frontière entre le Gabon et le Cameroun est particulièrement poreuse. Cette porosité facilite non seulement le commerce transfrontalier mais aussi les migrations. La ville de Bitam, située à environ 25 kilomètres du marché mondial à Ambam, au Cameroun, est un point sensible pour ces échanges. Ce marché attire non seulement les commerçants, mais aussi les migrants en quête de meilleures opportunités économiques au Gabon. Ces derniers usent souvent de génie pour pouvoir passer la frontière parfois au milieu de marchandises.
L’enquête de l’OIM a démontré que le Cameroun est le principal pays de transit pour les migrants en route pour le Gabon, représentant 48% des flux migratoires. Cette situation est exacerbée par la relation entre le Cameroun et le Gabon. Des réseaux de passeurs, bénéficiant de complicités transfrontalières fondées notamment sur des liens sociaux tels que la parenté clanique, le mariage et l’amitié, facilitent les voyages des migrants irréguliers entre ces deux pays. Cette porosité facilite également l’entrée de substances illicites en provenance du Cameroun.
Cette situation soulève des préoccupations sur la gestion des flux migratoires et la sécurité aux frontières. La frontière gabono-camerounaise, en raison de sa proximité géographique et des liens socio-économiques entre les deux pays, est devenue un passage privilégié pour les migrants en quête de meilleures opportunités au Gabon. Le phénomène n’est pas nouveau, mais l’ampleur qu’il prend ces dernières années interpelle. Si les autorités prévoient une prime de performance pour les militaires aux frontières, il serait judicieux que ce personnel soit renforcé tant en effectif qu’en matière d’équipement comme l’a sollicité le préfet, Iwangou Iwangou.
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