Gabon : les risques d’impayés d’entreprises toujours aussi élevés selon la Coface | Gabonmediatime.com

A travers sa dernière expertise macroéconomique en matière d’appréciation des risques pays, d’appréhension de l’environnement des affaires, la Compagnie française d’assurance pour le commerce extérieur (Coface) a présenté la situation du Gabon. Entre opacité financière, vulnérabilité politico-économique, infrastructures limitées, et environnement des affaires toujours dépourvu de réformes suffisamment porteuses, les risques d’impayés d’entreprises semblent toujours aussi élevés.

Comptes d’entreprises peu disponibles et peu fiables. Système juridique qui peine à assurer une protection équitable et efficace des créanciers. Institutions qui peinent toujours autant à constituer un cadre favorable aux transactions inter-entreprises. Marché domestique difficile d’accès comme en témoigne la faible percée de La Santé Pharmaceutique, qui a pourtant misé gros sur le marché gabonais avec un investissement de 20 milliards de FCFA et qui reste barré par les importateurs de produits pharmaceutiques. Tous ces éléments ont tendance à accroître les risques d’impayés d’entreprises au Gabon. 

Selon la Compagnie française d’assurance pour le commerce extérieur (Coface), qui avait il y a quelques années, tiré la sonnette d’alarme concernant les risques socio-économiques engendrés par les dérives du système Bongo-PDG, le Gabon, à l’image de la Colombie, de la Mauritanie, ou de l’Algérie, peine à améliorer ses conditions d’accès aux marchés. Affublé d’un D en matière de climat des affaires, et d’un C en matière de risques pays, qui coïncide avec le Caa2 récemment attribué par Moody’s, le pays doit encore fournir des efforts pour ce qui est de la réduction du niveau moyen d’incidents de paiement présenté par ces entreprises.

Un règlement de la dette intérieure qui se fait attendre

En effet, dans le cadre de leurs transactions à court terme, les entreprises installées dans le pays se trouvent encore confrontées à bon nombre de difficultés. Résultat, le paiement des entreprises étant influencé par les perspectives économiques, financières et politiques du pays, ainsi que l’environnement des affaires, ces dernières se trouvent très souvent confrontées à des problèmes de liquidité et de paiement. Une situation renforcée dans l’idée par les 2 726,4 milliards de FCFA de dettes intérieures, qui représentent près de 40% de l’encours total. 2726,4 milliards de FCFA qui représentent également le niveau de créances de l’Etat gabonais vis-à-vis du secteur privé local et du marché régional. 

Confirmant à la fois l’interdépendance entre l’Etat et le secteur privé, étant entendu que celui-ci, au delà de ses missions régaliennes qu’il peine à assurer, peine également à s’appliquer le principe de « main invisible » d’Adam Smith, cette situation des finances publiques renforce l’idée de risques d’impayés des entreprises. D’où la nécessité d’un renforcement de l’environnement réglementaire et légal d’une part, et de l’autre, d’amélioration de la gouvernance et de la transparence financière.



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