Au Gabon où le retour à l’ordre constitutionnel est annoncé pour 2025, les militaires au pouvoir ont décidé, samedi 11 mai, de confier l’organisation des élections politiques au ministère de l’Intérieur, faisant ainsi un bond en arrière de plusieurs années et laissant craindre la poursuite des manquements observés autrefois lorsque le gouvernement assurait la gestion des scrutins.
Arrière toute ! Au Gabon, huit mois après le coup d’État ayant renversé Ali Bongo, la junte annonce que «l’organisation des élections sera désormais assurée par le ministère de l’Intérieur». Si le colonel Ulrich Manfoumbi Manfoumbi, porte-parole du Comité pour la transition et la restauration des institutions (CTRI), soutient que ce choix est conforme à celui fait par «toutes les démocraties du monde», cette décision, justifie-t-il, est prise «en application des conclusions du Dialogue national inclusif».
Mais surtout, les militaires au pouvoir disent poursuivre avec le processus de réhabilitation progressive des institutions dissoutes à la suite du putsch du 30 août 2023. Or, au nombre des «institutions de l’ancien régime qui avaient failli», l’on comptait le Centre gabonais des élections (CGE). Le CTRI présente d’ailleurs aujourd’hui la structure présidée jadis par Michel Stéphane Bonda, une des personnalités ayant accueilli le président de la Transition à son arrivée à Koula-Moutou vendredi, comme «l’une de celles qui avaient le plus failli».
Toutefois, ce retour de la gestion des élections politiques dans les attributions du gouvernement n’est pas pour rassurer l’opinion. La mesure fait craindre un retour aux nombreux manquements et dérives décriés par la classe politique il y a plusieurs années. Se voulant rassurant, le CTRI promet que «l’organisation des élections par le ministère de l’Intérieur sera entourée de toutes les garanties de transparence, de liberté et de participation».
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