Gabon : “Nous ne sommes pas dans la rupture avec les grandes puissances” contrairement aux pays du Sahel (Oligui Nguema)

Ce mardi 25 mars 2025, dans une interview exclusive accordée à RFI et France 24, le Général Oligui Nguema, actuel président du Gabon et ancien chef militaire ayant renversé Ali Bongo le 30 août 2023, a abordé plusieurs sujets cruciaux, notamment ses ambitions pour la présidentielle du 12 avril 2025, sa vision pour l’avenir du Gabon, et la place du pays sur la scène internationale. 

Lors de cet entretien, Oligui Nguema a tenu à marquer une distinction nette avec les situations politiques qui secouent le Sahel, où des pays ont vu des coups d’État militaires accompagnés de ruptures diplomatiques avec la France. En réponse à une question sur la possibilité de suivre une trajectoire similaire, le président gabonais a affirmé que le Gabon n’était pas en rupture avec les grandes puissances, soulignant notamment le maintien de relations avec la France et d’autres puissances internationales. 

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« Nous ne sommes pas dans la rupture avec les grandes puissances. Pour preuve, les Français au Gabon, les autres, personne n’a été inquiété », a déclaré Oligui Nguema. Il a rejeté l’idée de se comparer aux putschistes du Sahel, affirmant que ce terme était « trop fort » et que, bien que certains de ses collègues militaires soient des « frères d’armes », il ne voulait pas de division. Selon lui, son objectif est de maintenir des relations internationales équilibrées et de travailler avec tous les alliés nécessaires au développement du Gabon. 

Contrairement à certains autres pays du Sahel où les militaires ont expulsé les troupes françaises et rejeté les accusations de néocolonialisme, Oligui Nguema a affirmé qu’il était « inclusif » et que son pays suivait le chemin dicté par le peuple gabonais. « Je travaille avec tout le monde », a-t-il ajouté, réaffirmant sa volonté de maintenir des liens solides avec ses partenaires internationaux tout en prenant en compte les aspirations de la population gabonaise. 

Le général a également réitéré son engagement envers une transition courte et rapide, avec des élections prévues pour avril, dans le but de restaurer un ordre démocratique et de répondre aux attentes des Gabonais. Il a insisté sur le fait qu’il ne souhaitait pas être porté par un parti ou un clan, mais uniquement par le peuple gabonais, soulignant son indépendance politique et sa volonté d’agir dans l’intérêt de la nation. 

La déclaration de Oligui Nguema relève une position diplomatique claire et pragmatique pour le Gabon, qui se démarque ainsi des évolutions observées dans d’autres pays d’Afrique subsaharienne. Alors que le Sahel traverse une période de tensions et de remises en question de ses alliances historiques, le Gabon semble, quant à lui, vouloir conserver ses relations internationales, tout en s’engageant dans une voie de transition politique qui reflète les aspirations de sa population. 

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La situation gabonaise, à la croisée des chemins entre continuité et changement, pourrait servir de modèle pour d’autres pays africains cherchant à concilier les exigences internes de réformes avec les réalités diplomatiques mondiales. 

Prince Beganssou

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