« Gabon Présidentielle 12 avril 2025, régul régime militaire » Amadou Bal BA




«Gabon, après le coup d’État vers une légalisation de la junte militaire du général Brice Oligui NGUEMA aux présidentielles du 12 avril 2025. Un vrai coup d’Etat, un simulacre de démocratie» par Amadou Bal BA

démocratie» par Amadou Bal BA

Le général Brice Oligui NGUEMA, président de la transition après son putsch de la Françafrique du 30 août est 2023, (voir mon article Médiapart 30 août 2023), est bien parti pour se succéder à lui-même et régulariser ainsi sa situation. Il sera opposé aux présidentielles gabonaises du 12 avril 2025 à Alain-Claudr BILIE-BYEN-NZE, un juriste inspecteur des impôts et ancien ministre d’Ali BONGO, Joseph Lapensée ESSINGONE, un médecin et Stéphane Germain ILOKO BOUSSENGUI. Jean-Remy YAMA, un syndicaliste et 18 autres candidats ont été, pour l’instant, recalés mais disposent d’un recours devant le Conseil constitutionnel.

Tout au début le Mali avait fait voter une nouvelle Constitution et établit un agenda de transition en vue d’élections présidentielles et législatives. Mais depuis lors, silence total. Plus personne au Mali, au Burkina, au Niger et en Guinée ne parle de transition ou d’élection.

Peut-on avoir une démocratie viable sans alternance ? Tel l’un des thèmes du dimanche 16 mars 2025 au Salon du livre africain de Paris.

Le Cameroun, le Togo, la Guinée Équatoriale, le Tchad comme le Gabon sont des régimes monarchiques et dynastiques.

En particulier, au Gabon, on assiste à un «coup d’État permanent» pour reprendre le titre d’un ouvrage de François MITTERRAND : «Entre de Gaulle et les républicains il y a d’abord, il y aura toujours le coup d’État» écrit-il. En effet, à la suite d’une maladie du premier président du Gabon, de 1961 à 1967, Léon MBA (1902-1967), le patron de la Françafrique de l’époque, Jacques FOCCART (1913-1997), a eu l’idée d’introduire un poste de vice-président assurant l’intérim en cas de vacance de la présidence. C’est comme cela que la dynastie des BONGO a régné le Gabon pendant plus d’un demi-siècle.

Régulièrement, les élections au Gabon étant souvent entachées de soupçons de fraude, de contestations et de violences, compte tenu de la succession de régimes militaires en Afrique avec une phraséologie de gauche, la Françafrique a eu l’idée d’organiser un coup d’État au Gabon. Ali BONGO, un légume, depuis plusieurs années, cherchait à sortir du FCFA et lorgnait du côté des Américains.

Dans ce vrai coup d’État, avec un simulacre de démocratie, sur les 23 candidats potentiels, combien pourront-ils participer à une élection présidentielle libre et transparente ?

La démocratie au Gabon est placée sous une tutelle permanente de la Françafrique. Jadis, dans les années 90, Albert Bernard BONGO avait eu l’intelligence d’instaurer le multipartisme, après de 23 ans au pouvoir. Sitôt décédé, c’est son fils adopté, Ali BONGO, une trouvaille de Jacques FOCCART lors de la guerre du Biafra, qui finalement a été débarqué par la Françafrique.

Les élections au Gabon se déroulent presque exclusivement entre gens du sérail.

A suivre,

Références bibliographiques

ARCADI DE SAINT-PAUL (Marc), Le Gabon : du roi Denis à Omar Bongo, avec la contribution d’Omar Bongo, édition électronique, 1987, 196 pages ;

AURACHER (Tim), Gabon : une démocratie bloquée ? Reculs et avancées d’une démocratie en lutte, Paris, Harmattan, 2001, 135 pages ;

BA (Amadou, Bal), «Coup d’Etat militaire de la Françafrique au Gabon», Médiapart, 30 août 2023 ;

DECRAENE (Philippe), «Les héritiers du Roi Denis», Le Monde, 13 février 1971 ;

ENONGOUE (Flavien), sous la direction de, Léon M’BA : une histoire franco-africaine, préface de Steeve Robert Renombo, postface Isidore Calixte Nsie Edang, Paris, éditions Descartes, 2020, 365 pages ;

KOMBILA-KOUMBA (Pierre-André), Une autre vision du Gabon : prémices pour la démocratie, Paris, Harmattan, 2014, 114 pages ;

KOUMBA (Garcia), La démocratie gabonaise : quelle culture politique ?, Paris, Librairie Eyrolles, 2020, 124 pages ;

MITTERRAND (François), Le coup d’Etat permanent, Paris, Les Belles lettres, 1964, 2010, 256 pages ;

NDOMBET (Wilson, André), Renouveau démocratique et pouvoir au Gabon (1990-1993), Paris, Karthala, 2009, 252 pages ;

PEAN (Pierre), Nouvelles affaires africaines, mensonges et pillages au Gabon, Paris, Fayard, 2014, 260 pages ;

PIGEAUD (Fanny) SYLLA (NDongo, Samba), La démocratie en Françafrique : une histoire de l’impérialisme électoral, Paris, La Découverte, 2024, 335 pages ;

TINASTI (Khalid), Le Gabon, entre démocratie et régime autoritaire, Paris, Harmattan, 2014, 310 pages.

Paris, le 14 mars 2025, par Amadou Bal BA

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