Gabon : Serge AKASSAGA OKINDA à cœur ouvert

À cœur ouvert

Serge AKASSAGA OKINDA a scruté avec une perspicacité mordante les arcanes du pouvoir transitoire dirigé par le général de brigade Brice Clotaire Oligui Nguema, cet homme providentiel propulsé à la tête de l’État dans le tumulte post-coup d’État. L’homme politique a déroulé un propos érudit, émaillé d’observations sagaces sur la métamorphose politico-institutionnelle en cours dans le pays. Il a évoqué la déliquescence du régime précédent et l’impérieuse nécessité d’un aggiornamento démocratique. Il a analysé les enjeux cruciaux qui se profilent à l’horizon : l’organisation d’élections, la tenue d’un référendum constitutionnel pour refonder le pacte social, le dialogue national inclusif qui avait pour but de panser les plaies d’une nation meurtrie par des décennies d’autocratie, etc.

Avec un verbe acéré, il a évoqué les défis dans l’agenda d’Oligui Nguema : juguler la gabegie endémique, insuffler un nouveau dynamisme économique, et restaurer l’État de droit dans un pays longtemps gangréné par le népotisme et la prévarication. En filigrane de son propos transparaissait une interrogation lancinante : le Comité pour la transition saura-t-il transmuter ce moment cataclysmique en opportunité de renaissance nationale, ou succombera-t-il aux sirènes du pouvoir, perpétuant ainsi l’atavisme autoritaire qui a trop longtemps plombé le destin du Gabon ?

Qui est Serge William Akassaga Okinda ?

Serge William Akassaga Okinda dont la trajectoire sibylline défie les orbites conventionnelles du pouvoir, est une figure politique Gabonaise au parcours atypique. Ancien 1ᵉʳ Adjoint au Maire de Libreville, il s’est vu propulsé, par un concours de circonstances rocambolesques, au pinacle de l’administration municipale en tant que maire intérimaire de la capitale en septembre 2020 pour une période de trois mois. Ce bref interrègne fut pour Akassaga Okinda l’occasion d’insuffler un zéphyr novateur dans les couloirs parfois poussiéreux de la gouvernance locale. Loin de se contenter d’un rôle de simple factotum, il a saisi cette opportunité éphémère pour ébaucher les contours d’une vision édilitaire novatrice. L’apogée de son engagement civique s’est cristallisée en juillet 2021, lorsqu’il a lancé un appel vibrant en faveur d’une « mairie républicaine« . Par ce manifeste audacieux, Akassaga Okinda s’est érigé en héraut d’une nouvelle ère administrative, prônant une gestion des affaires publiques empreinte de probité et d’altruisme. 

Une carrière marquée par la controverse

Le parcours politique d’Akassaga Okinda est indélébilement marquée par son implication dans l’établissement de l’acte de naissance controversé d’Ali Bongo Ondimba en mai 2009. En sa qualité d’officier d’état civil et maire du 3ᵉ arrondissement de Libreville (2008-2012), il a validé ce document crucial, permettant ainsi à Bongo de briguer la présidence en 2009. Cette décision, source de scepticisme persistant dans l’opinion publique gabonaise, n’a paradoxalement pas entravé la progression de sa carrière politique. L’épisode demeure néanmoins un point névralgique de son itinéraire personnel. Un autre épisode tumultueux a marqué son chemin en 2015, lorsqu’il s’est livré à des voies de fait sur un agent de l’ordre, incident capté par les caméras. Cette altercation lui a valu une condamnation à douze mois d’emprisonnement avec sursis. 

La Participation Démocratique en Action

Dans son intervention sur URBAN FM, Akassaga Okinda a analysé avec acuité l’évolution de la participation citoyenne au Gabon. Il a souligné l’implication croissante du peuple dans l’élaboration des politiques publiques, un phénomène catalyseur de la transformation démocratique. Le CTRI, à la barre de l’État depuis le renversement du 30 août 2023, cristallise les débats nationaux. Dans ce contexte de refonte politique, l’apport de figures telles qu’Akassaga Okinda, parmi d’autres, s’avère significatif. En effet, la contribution de chacun, selon son expertise, pourrait être déterminante pour consolider les assises démocratiques du pays et impulser une gouvernance gabonaise novatrice, équitable et véritablement inclusive.

@DworaczekBendom 
8 JUILLET 2024