Gabon: “Sylvia et Noureddin Bongo ont été torturés” (Avocat)

Noureddin Bongo


Les conditions de détention de Sylvia et Noureddin Bongo suscitent une vive controverse au Gabon. Alors que le président de la transition, Brice Oligui Nguema, a affirmé dans un entretien accordé à RFI et France 24, le mardi 25 mars, qu’ils n’avaient pas été victimes de mauvais traitements, leur avocat, Me François Zimeray, dénonce des actes de torture et a saisi la justice française.

Trois jours après cette déclaration, les avocats de la famille Bongo ont publiquement contesté ces affirmations. Selon Me Zimeray, non seulement Sylvia et Noureddin Bongo seraient détenus hors de tout cadre légal, mais ils auraient également subi des sévices physiques et psychologiques. « J’ai souvent rencontré des victimes, j’ai vu des choses difficiles, mais j’ai rarement été bouleversé comme je l’ai été en les voyant. Je l’affirme : oui, Sylvia et Noureddin Bongo ont été torturés », a-t-il déclaré. Me Zimeray assure avoir constaté les stigmates des tortures infligées à ses clients et disposer d’un «dossier extrêmement solide» comprenant des témoignages concordants.

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D’après l’avocat, ces tortures auraient eu pour objectif d’obtenir de Sylvia et Noureddin Bongo le transfert de l’ensemble de leurs biens à des proches du régime. « Leurs comptes ont été vidés, leurs villas confisquées et les biens immobiliers de Sylvia Bongo, acquis avant son mariage, auraient été réattribués à des proches du pouvoir, voire au président Oligui lui-même », a-t-il affirmé.

Par ailleurs, Me Zimeray a décrit les conditions de détention de ses clients comme étant « épouvantables ». Il assure que Sylvia et Noureddin Bongo seraient enfermés depuis 18 mois dans un sous-sol, privés de lumière naturelle et dans un état de santé alarmant.

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L’ancien président du Gabon, Ali Bongo Ondimba, est lui aussi concerné par cette affaire. Alors que Brice Oligui Nguema a affirmé qu’il était libre de ses mouvements, son avocat soutient qu’il s’agit d’une assignation à résidence de fait, restreignant ses libertés sans cadre légal clair. Cette affaire, si elle venait à être confirmée par des enquêtes indépendantes, pourrait fragiliser le régime de transition gabonais. L’implication de la justice française ajoute un enjeu diplomatique à ce dossier déjà explosif.

Afriksoir

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