Gabon : un fauteuil, 8 prétendants

Au Gabon, la campagne pour l’élection présidentielle du 12 avril prochain gagne en intensité, pour ne pas dire qu’elle entame sa dernière ligne droite. Ce scrutin, qui marque véritablement le début de l’ère post dynastie des Bongo, met en lice 8 candidats aux grandes ambitions. Ce sont notamment, le Président de la Transition, le général Brice Clotaire Oligui N’Guema, le dernier Premier ministre d’Ali Bongo, Alain-Claude Bilié By Nzé, les entrepreneurs, Axel Stophène Ibinga Ibinga et Zenaba Gninga Chaning (la seule femme en lice), l’inspecteur des impôts, Joseph Lapensée Essingone, le médecin Stéphane Germain Iloko Boussengui, l’économiste, Iloko Alain Simplice Boungouères et l’administrateur des ressources humaines, Thierry Yvon Michel Ngoma. Fait inédit, aucun de ces prétendants à la magistrature suprême ne se présente sous la bannière d’un parti politique. Ce scenario ne s’est pas produit depuis l’avènement du multipartisme au Gabon dans les années 90.

La preuve que le paysage politique est en pleine mutation dans ce pays d’Afrique centrale. Réduction du chômage, lutte contre la corruption, réalisation d’infrastructures, diversification de l’économie…, les présidentiables y vont de leurs promesses pour rallier le maximum d’électeurs à leur cause. Chaque candidat se déploie pour gagner la confiance de ses compatriotes, en vendant un projet de société qui promet, dans la plupart des cas, de changer positivement le pays et d’offrir une vie meilleure à ses habitants. Il est normal de nourrir des rêves, mais on verra qui va triompher dans les urnes au soir du 12 avril prochain. Parmi les challengers, deux se distinguent et apparaissent comme les plus sérieux pour prendre en main la destinée du Gabon.

Ce sont bien évidemment, le Gal Oligui Nguema, tombeur d’Ali Bongo, qui a conduit la Transition consécutive au coup d’Etat d’août 2023 et l’ex-chef de gouvernement, Alain-Claude Bilié By Nzé. Soutenu à bout de bras par le mouvement « Rassemblement des bâtisseurs », le président-candidat est le super favori du scrutin. Il se vante d’avoir engrangé de nombreux acquis en 18 mois, avec le concours de ses frères d’armes du Comité pour la transition et la restauration des institutions (CTRI). Le Gal Oligui Nguema ne se targue-t-il pas d’avoir amélioré la gouvernance en favorisant entre autres l’adoption d’une nouvelle Constitution et d’un nouveau Code électoral, d’avoir redynamisé l’économie et renforcé les infrastructures ?

Il met d’ailleurs ces avancées dans la balance pour solliciter son premier septennat auprès des Gabonais, qui le portent manifestement en estime. Il suffit de voir ses apparitions publiques dans le cadre de la campagne électorale, pour se rendre à l’évidence que le Gal Nguema suscite beaucoup d’espoir. Le fait d’avoir mis fin à 50 ans de règne des Bongo a généré un capital crédit pour sa personne. Les Gabonais semblent disposer à accorder majoritairement leur vote au président-candidat. Il est visiblement dans les bonnes grâces de ses compatriotes, dont une bonne partie voit en lui une sorte de sauveur. Même si la chance du Gal Nguema à cette élection saute aux yeux, tout n’est que spéculation pour le moment. Le dernier mot revient aux Gabonais qui vont choisir, le moment venu et en toute âme et conscience, la personnalité à même de porter leurs aspirations…

Kader Patrick KARANTAO

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