Gbagbo suspend la participation de son parti à la Commission électorale

AA/Abidjan/ Fulbert Yao

L’ancien président ivoirien, Laurent Gbagbo, a décidé de suspendre la participation du PPA-CI, son parti, à la Commission électorale indépendante (CEI), estimant que l’institution « ne rassure plus » et « est devenue l’instrument docile d’un pouvoir ».

« La CEI n’est plus ce qu’elle prétend être. Elle n’est plus une institution indépendante. Elle est devenue l’instrument docile d’un pouvoir qui refuse l’alternance, qui refuse la transparence et qui refuse l’inclusion », a déclaré Gbagbo dans une note publiée vendredi.

« Je refuse de me rendre complice de ce qui est en train d’advenir à notre pays. Je refuse de cautionner un processus électoral qui porte déjà les stigmates de l’exclusion, de la fraude et de la manipulation », a ajouté l’ancien président.

Avant cette décision, le Parti des peuples africains – Côte d’Ivoire (PPA-CI) siégeait au sein de l’institution aux côtés du RHDP (parti au pouvoir), du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI), du FPI-AFD, du GPPAIX-AID-UMPP-RD, de la LMP, de la société civile, ainsi que des représentants du président de la République et du ministère de l’Intérieur, le représentant du conseil supérieur de la magistrature.

Pour Laurent Gbagbo, « la CEI, aujourd’hui, viole ses propres textes pour satisfaire les intérêts du pouvoir. Elle tente d’écarter des leaders de l’opposition de la course présidentielle. Elle refuse d’auditer une liste électorale gangrenée par des irrégularités massives ».

Le parti de Laurent Gbagbo, créé en 2022, a intégré la Commission électorale indépendante en février 2023 par un décret présidentiel. Il était représenté par Demba Traoré.

« Tout le monde voit la crise monter. Tout le monde sent la tension. Tout le monde, sauf ceux qui dirigent aujourd’hui, aveuglés par leur volonté de conserver le pouvoir, même au prix de la destruction du pays. Nous n’en serons jamais complices », a poursuivi M. Gbagbo.

L’ancien président demande l’ouverture d’un dialogue politique sincère entre les principaux partis de l’opposition, la société civile et le pouvoir afin de remettre la Côte d’Ivoire sur le chemin d’élections crédibles, inclusives et apaisées.

Mardi, le PPA-CI a soutenu, face à la presse, que 6 millions d’électeurs sur 8 millions seraient irrégulièrement inscrits sur la liste électorale.

Il estime que « la CEI actuelle n’est pas digne de confiance et ne peut organiser des élections transparentes et sans heurts. Par conséquent, son remplacement par un organe électoral consensuel, véritablement indépendant et impartial, s’impose aujourd’hui ».

À noter que depuis la crise post-électorale de 2011, la question de l’indépendance de la CEI est régulièrement remise sur le tapis par les partis d’opposition.



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