Le roi Otumfuo Osei Tutu II lors de l’exposition (ph)
Les objets royaux pillés du royaume Ashanti au Ghana sont enfin exposés au public au musée Manhyia à Kumasi. Le palais royal a exposé hier mercredi 1er mais 32 objets sacrés qui ont été pillés dans le royaume Ashanti par les colons britanniques pendant les guerres anglo-ashanti de 1874.
Lors de cet évènement mémorable baptisé « Retrouvailles, adversité et commémoration », le roi des Ashanti, Asantehene Otumfuo Osei Tutu II, a décrit le retour des objets dans le royaume comme le retour de l’âme des fils Ashanti et a exhorté le public à visiter le musée du palais Manhyia pour admirer et expérimenter l’élégance et la magnificence de l’artisanat traditionnel Ashanti.
Les objets retournés
Les objets sacrés retournés et qui sont exposés comprennent une épée Mponponso originale vieille de 300 ans par laquelle chaque Asantehene a prêté serment d’office et utilisée par les chefs suprêmes Ahanti pour prêter serment d’allégeance devant les Asantehene et un siège appartenant à Asantehene Kofi Karikari, le dixième roi du royaume Ashanti.
Les autres objets sont un calumet de la paix en or, un couteau en or, trois insignes de laveurs d’âmes en or coulé, sept sections d’ornement en feuille d’or, une cuillère à égoutter en argent, une paire de bracelets de cheville en argent et une section d’ornement en feuille d’or.
Sauvegarder les objets sacrés et réécrire l’histoire
Sur le danger lié au pillage des objets d’arts, le roi Osei Tutu II a lancé un appel pour que des mesures idoines puissent être prises. Sur la manière dont le pillage était organisé, le roi Achanti a souligné que dans le passé, ces arts précieux et inestimables étaient volés ou arrachés de force aux Africains ; cependant, il observe que les jeunes artisans et artistes africains d’aujourd’hui bradent leurs œuvres qui vaudraient des millions aux non-Africains.
Pour sa part, le représentant national de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO), M. Edmond Moukala, a appelé les africains à réécrire l’histoire de l’Afrique afin de refléter sa gloire et sa civilisation avant l’arrivée des Européens. Il a indiqué que le retour est conforme à la Convention de 1970 qui s’aligne sur l’objectif de développement durable défini par l’Agenda 2030 des Nations Unies.
En soutenant son appel, Moukala a déclaré que « Dans un passé récent, l’histoire mondiale n’a présenté l’Afrique qu’à partir de la rencontre avec l’Europe, faisant apparaître cette histoire comme un appendice à l’histoire européenne… Le refus de reconnaître la possibilité pour les Africains de créer des cultures originales se pose comme un défi au renoncement aux préjugés et aux le renouvellement de la méthode aurait pu permettre de surmonter ».
A sa suite, l’administrateur du British Museum, Dr Chris Gosden, a déclaré que l’exposition des objets d’art au musée du palais Manhyia permettra au peuple ghanéen de prendre directement connaissance avec ces objets de son histoire.
Des fleurs ont été jetées au directeur du musée du palais de Manhyia, Ivor Agyeman-Duah, et le neurologue écossais Malcolm McLeod pour avoir écrit deux livres respectivement « History of Manhyia Museum » et « Images of Ghana Museums » sur l’histoire des Ashanti.
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Les objets sacrés qui ont été subtilisés du royaume Ashanti par les Britanniques pendant la guerre de 1874, soit 150 ans, ont été restitués dans le cadre d’un accord de prêt de trois ans, sujet à renouvellement. L’accord est conclu entre le Victoria and Albert Museum, le British Museum et le royaume Ashanti.
Mensah,
Correspondant permanent de KOACI au Ghana, Togo et Nigeria
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