Ghana : Le Cedi en état de dépréciation, causes et impacts

 

 

 

 

 

© Koaci.com – mercredi 08 mai 2024 – 17:54

Des billets du Cedi et du F CFA (ph)

La devise nationale ghanéenne, le Cedi Ghanéen (GH¢), continue d’être dépréciée par rapport aux autres devises étrangères comme le dollar américain et le Franc CFA des pays de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA).

La dépréciation du Cedi, un constat établit sur les quatre premiers mois de l’année 2024, accentue la crise économique et impacte beaucoup en termes d’échanges. A ce jour sur le marché de changes, pour avoir 1 dollar américain, il faut débourser 14,40 GH¢ et dans le même temps pour avoir 1 000 F CFA il faut débourser 18, 25 GH¢.

Depuis le début de l’année, le Cedi a perdu 13,35 % de sa valeur par rapport au dollar américain, s’établissant désormais en moyenne à 14,10 GH¢ pour un dollar dans les bureaux de change. De plus, il s’est considérablement affaibli par rapport à l’Euro et au F CFA.

Sur le marché, le Cedi ghanéen a conclu la semaine avec une perte hebdomadaire significative de 2,97% face au billet vert américain contre 0,90% la semaine précédente. Cela s’est traduit par une perte cumulée de 14,11 % à fin avril 2024.

 

Causes et impacts

Les causes de la dépréciation du Cedi par rapport aux principales devises étrangères, sont en partie liées à la demande des entreprises mais aussi à la dette publique, l’inflation galopante et la hausse des prix des matières premières.

A ces facteurs, il faut ajouter la pénurie de devises, une situation qui a conduit le gouvernement ghanéen à proposer de l’or en échange d’importations de carburant. Cela a à son tour provoqué une hausse des prix des produits importés, l’inflation alimentaire ayant culminé à 61 % le mois dernier, obligeant les commerçants et les consommateurs à rechercher des alternatives moins chères.

En plus, les marchés où les barrières réglementaires à l’entrée sont plus fortes, comme le Nigeria, connaissent un commerce informel important à travers leurs frontières, notamment via le Bénin, le Cameroun et le Togo. Malgré les différences linguistiques, le Ghana entretient des relations commerciales solides avec la Côte d’Ivoire voisine et un flux commercial transfrontalier dynamique.

Comme impacts, les responsables de l’Union des syndicats (TUC) ont déploré la dépréciation de la monnaie nationale sur les moyens de subsistance des populations.

 

Sur ce point, la Secrétaire régionale du TUC dans la Volta, Mme Edith Amenuvor Afewu, a déclaré qu’une dépréciation de 250 % au cours de la dernière décennie a considérablement aggravé les malheurs de la population, en particulier des travailleurs, et qu’elle devait être résolue.

Elle a renchérit lors de la fête du 1er mai que la dépréciation du Cedi représente une baisse considérable du niveau de vie des ghanéens en général, et des travailleurs en particulier. Le TUC a blâmé une « dépendance excessive » à l’égard des importations pour la majorité des biens et services essentiels.

Le Cedi, la devise officielle du Ghana depuis 1965, est devenue la deuxième monnaie la moins performante de l’Afrique par rapport au dollar. Cette situation pousse ces derniers temps, certains ghanéens surtout des commerçants, des particuliers et des étudiants étrangers à accorder une préférence aux billets de la zone F CFA, lesquels ont un cours stable, afin d’éviter toute perte.

Mensah,

Correspondant permanent de KOACI au Ghana, Togo et Nigeria

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  Par Koaci

 

 

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