Ghana : Le piratage du compte présidentiel : un incident préoccupant

Au début du mois de mars 2025, une mission du Fonds Monétaire International (FMI) en provenance de Washington a séjourné à Kinshasa, en République Démocratique du Congo (RDC), afin d’évaluer la mise en œuvre du programme de financement du pays. Dans un contexte marqué par l’intensification du conflit à l’est du pays, les autorités congolaises ont été confrontées à des défis imprévus, notamment la détérioration de la situation sécuritaire. Bien qu’un communiqué de fin de mission ne soit pas encore disponible, Bankable a rencontré René Tapsoba, le représentant résident du FMI en RDC, pour discuter de l’impact de ces événements sur le programme et des perspectives de financement du FMI pour la RDC.

René Tapsoba, en poste depuis octobre 2024, après avoir exercé six ans de fonctions similaires au Mali, a reconnu que l’escalade du conflit dans les provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu, deux semaines seulement après la validation du programme de financement, avait profondément impacté la situation du pays. “Nous regrettons vivement cette détérioration de la situation sécuritaire, qui s’accompagne d’un drame humanitaire”, a-t-il affirmé. Cependant, il a également salué l’engagement du gouvernement congolais à poursuivre les réformes prévues dans ce programme, malgré les circonstances difficiles. Selon lui, le gouvernement reste déterminé à maintenir un cap résilient face à cette crise.

Le FMI a salué les efforts du gouvernement de la RDC pour atteindre les objectifs du programme, malgré les défis imposés par la crise. Le pays a pris des engagements sur plusieurs indicateurs budgétaires dans le cadre de la Facilité élargie de crédit et de la Facilité pour la résilience et la durabilité. Tapsoba a précisé que les autorités ont fourni les informations requises pour la première revue du programme, prévue pour avril 2025, mais a souligné que des données supplémentaires seront nécessaires pour ajuster le cadrage macroéconomique en raison de la situation sécuritaire actuelle.

Malgré ces défis, les autorités congolaises ont réaffirmé leur volonté de maintenir les réformes économiques, y compris la gestion des finances publiques et la réduction des dépenses budgétaires inefficaces, afin de garantir un développement économique durable à long terme.

Interrogé sur le processus d’évaluation du FMI, Tapsoba a expliqué que l’organisme ne se contentait pas d’évaluer des critères quantitatifs, mais prenait également en compte les progrès réalisés dans les réformes structurelles, notamment en matière de modernisation de la gestion des finances publiques. Le FMI veille à ce que les priorités sociales, comme les dépenses dans les secteurs de la santé et de la protection sociale, soient respectées, en particulier dans un contexte de crise humanitaire.

Les décaissements du FMI sont souvent associés à la stabilité macroéconomique et à l’exécution des réformes, mais le FMI n’accorde pas de financements destinés à des projets spécifiques. “Nous analysons le cadre macroéconomique global et veillons à ce que l’exécution du budget 2025 prenne en compte ces nouveaux défis”, a expliqué Tapsoba.

Quant à l’affectation des ressources, Tapsoba a précisé que le soutien budgétaire du FMI est intégré au budget national, ce qui permet au gouvernement de l’utiliser selon ses priorités, en fonction des besoins urgents du pays. Si des fonds ont été alloués à des secteurs spécifiques, comme la modernisation des finances publiques, il appartient au gouvernement congolais de déterminer l’allocation finale en fonction des priorités nationales.

Concernant la dédollarisation de l’économie, Tapsoba a souligné que le processus est progressif et nécessite une restauration de la confiance dans la monnaie nationale. “La dédollarisation est un processus qui ne se décrète pas, mais qui se construit progressivement”, a-t-il affirmé, insistant sur l’importance de la crédibilité des politiques économiques et de la patience dans ce processus.

Face aux défis sécuritaires croissants et à l’augmentation des dépenses militaires, Tapsoba a rappelé que le FMI ne pouvait pas être le seul acteur à soutenir la RDC dans cette période difficile. “Il est essentiel de partager équitablement la charge financière”, a-t-il précisé. En plus du soutien du FMI, d’autres partenaires de développement, comme la Banque mondiale et les bailleurs bilatéraux, doivent contribuer à l’effort financier. Ce soutien devra être couplé à des mesures internes d’ajustement prises par les autorités congolaises pour garantir la viabilité du programme à long terme.

Tapsoba a conclu en précisant que le FMI poursuivra son analyse des implications budgétaires et macroéconomiques liées à la crise sécuritaire et aux dépenses accrues en devises. Une fois cette analyse achevée, les ajustements nécessaires au programme pourront être discutés, mais il a assuré que le FMI serait prêt à soutenir la RDC, en fonction des progrès réalisés par le gouvernement et du financement mobilisable auprès des autres partenaires.

En somme, bien que la situation sécuritaire à l’est de la RDC représente un défi majeur, le FMI reste engagé à soutenir le pays dans ses efforts de stabilisation économique, à condition que les réformes continuent et que la gestion des ressources soit adaptée aux réalités du terrain.

La rédaction

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