Bank of Ghana, la Banque centrale du Ghana, a tenu sa 123e réunion du Comité de politique monétaire (MPC) ce lundi 24 mars à Accra, sous la présidence du nouveau gouverneur, Dr Johnson Asiama. Qui a souligné que le taux d’inflation reste inquiétant à 23,1% en février, malgré les « lents progrès » réalisés sur une base mensuelle.
Parmi les causes de cette inflation persistante figurent des facteurs structurels liés aux prix des denrées alimentaires. Par ailleurs, le contexte économique mondial, bien qu’actuellement favorable, devient de plus en plus instable. Dr Asiama a mis en avant les effets positifs d’un excédent commercial et d’une accumulation de réserves grâce aux exportations d’or et aux transferts de fonds. Cependant, il a averti que des tensions géopolitiques, d’éventuelles guerres tarifaires et une baisse de la demande chinoise pourraient perturber cette dynamique et affecter l’inflation, les flux de capitaux et la stabilité du taux de change.
Sur le plan national, le déficit budgétaire de 2024 a dépassé les prévisions, bien que des signes encourageants de redressement soient attendus en 2025. Toutefois, des incertitudes subsistent quant à l’efficacité des mesures en place pour stabiliser l’économie et répondre aux exigences du FMI.
Le gouverneur a également constaté une évolution rapide des conditions financières, avec une hausse de la liquidité bancaire et des inquiétudes des banques commerciales quant au cadre du ratio de réserve de trésorerie. Bien que le crédit au secteur privé progresse en valeur nominale, sa croissance réelle demeure modeste, et le niveau des prêts non performants reste préoccupant. Cependant, les secteurs de la microfinance et des banques rurales montrent des signes de stabilisation, même si des réformes et une recapitalisation sont encore nécessaires.
Enfin, le Dr Asiama a reconnu que certains problèmes actuels sont liés à des erreurs passées en matière de politique budgétaire et monétaire, notamment un manque de coordination et des retards dans les réformes structurelles. Il a insisté sur la nécessité de tirer des leçons du passé pour renforcer les institutions et éviter de reproduire ces erreurs. Il a également souligné l’importance de résoudre les problèmes les plus profonds tels que le sous-investissement dans l’agriculture, les déséquilibres des taux de changement et le développement des marchés financiers nationaux.
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