Au Ghana, le ministère des Finances a déconseillé au président Nana Akufo-Addo d’approuver un projet de loi anti-LGBT+, mettant en garde contre d’éventuelles retombées financières, notamment la perte de milliards de dollars provenant de la Banque mondiale.
La semaine dernière, les législateurs ghanéens ont approuvé un projet de loi visant à restreindre considérablement les droits des personnes LGBT+, suscitant l’indignation chez les défenseurs des droits de l’Homme.
Selon les dispositions du projet de loi, les personnes se livrant à des activités LGBT+ encourent une peine d’emprisonnement allant de deux mois à trois ans. En outre, « la promotion » de l’homosexualité est passible d’une peine de prison allant de cinq à 10 ans.
Un document de quatre pages provenant du ministère des Finances, consulté lundi par l’AFP, liste les conséquences économiques dévastatrices qu’engendrerait l’adoption de cette loi par le président ghanéen.
« Au total, le Ghana devrait perdre 3,8 milliards de dollars de financement de la Banque mondiale au cours des cinq à six prochaines années. Pour 2024, le Ghana perdra 600 millions de dollars pour le soutien budgétaire et 250 millions de dollars pour le Fonds de stabilité financière », indique le document.
Sollicitée par l’AFP, une source au sein du ministère des Finances a confirmé l’authenticité du document, mais la présidence n’a pas réagi dans l’immédiat à son contenu.
En 2022, le Ghana a connu sa pire crise économique depuis des décennies, avec une inflation de plus de 50%, ce qui a contraint ce grand producteur d’or, de pétrole et de cacao à contracter un prêt de 3 milliards de dollars auprès du FMI et à mener une restructuration de sa dette.
Le président Akufo-Addo doit quitter ses fonctions cette année et son parti, le New Patriotic Party (NPP), est engagé dans une compétition serrée avec le principal parti d’opposition, le National Democratic Congress (NDC), pour le scrutin présidentiel de décembre 2024.
Les prêts étrangers, la gestion de la dette, l’économie et son redressement seront les principaux thèmes de la campagne.
Le projet de loi anti-LGBT+ a fait l’objet d’une large condamnation internationale, notamment de la part des Nations unies et des gouvernements américain et britannique.
M. Akufo-Addo n’a pas indiqué la date à laquelle il va promulger la loi, mais il a déjà déclaré par le passé que le mariage entre personnes de même sexe ne serait jamais autorisé tant qu’il serait au pouvoir.
« Le président devra peut-être reporter la promulgation du projet de loi jusqu’à ce que le tribunal se prononce sur les questions juridiques soulevées par les principales parties prenantes nationales », indique le document du ministère.
Avec l’AFP
Retrouvez l’actualité sur notre compte TikTok
Crédit: Lien source
Les commentaires sont fermés.