Grâce de 21 Militaires, un Tournant Historique

La junte du Burkina Faso gracie 21 militaires du putsch de 2015 pour lutter contre le terrorisme. Quels secrets cache ce revirement ? Cliquez pour le savoir !

Imaginez un pays où l’histoire oscille entre coups d’État, insurrections populaires et une lutte acharnée contre le terrorisme. Au Burkina Faso, la réalité dépasse souvent la fiction. La semaine dernière, une décision inattendue a secoué l’actualité : le chef de la junte au pouvoir a gracié 21 militaires impliqués dans une tentative de coup d’État avortée il y a près de dix ans. Ce geste, loin d’être anodin, soulève des questions brûlantes : pourquoi maintenant ? Et surtout, que cache cette amnistie dans un pays en proie à l’instabilité ?

Un Geste Historique au Cœur du Chaos

Depuis septembre 2022, le Burkina Faso est dirigé par une junte militaire, avec à sa tête un jeune capitaine déterminé à redresser un pays fragilisé. Cette grâce, officialisée par un décret fin mars 2025, concerne des soldats condamnés pour leur rôle dans un putsch manqué en 2015. À l’époque, ce coup de force avait tenté de renverser un gouvernement de transition, instauré après la chute d’un président déchu par une révolte populaire après 27 ans de règne. Mais aujourd’hui, cette décision marque-t-elle un virage stratégique ou une tentative de réconciliation ?

Retour sur le Putsch de 2015 : une Page Sombre

Le 15 septembre 2015, des soldats de l’ancienne garde présidentielle, une unité d’élite loyale à l’ex-président, ont lancé une offensive éclair pour prendre le pouvoir. Leur objectif ? Saboter la transition démocratique en cours. Mais en une douzaine de jours, des unités fidèles à l’armée ont écrasé cette rébellion, laissant derrière elles **14 morts** et **270 blessés**. Les cerveaux présumés de l’opération, deux généraux proches de l’ancien régime, ont été condamnés à de lourdes peines. Pourtant, eux ne figurent pas parmi les graciés de 2025.

Ce fut un moment de chaos total, une trahison envers un peuple qui venait de reconquérir sa voix.

– D’après une source proche des événements de 2015

Les 21 militaires concernés, eux, incluent des officiers et des soldats de rang inférieur, condamnés en 2019 pour des chefs d’accusation graves : **atteinte à la sûreté de l’État**, **meurtres**, ou encore **trahison**. Leurs peines, prononcées par un tribunal militaire, étaient censées clore ce chapitre tumultueux. Mais l’histoire, au Burkina Faso, semble toujours prête à se réécrire.

Une Grâce Sous Conditions : Patriotisme et Terrorisme

Ce n’est pas une absolution gratuite. Pour bénéficier de cette mesure, les militaires devaient remplir des critères précis, définis dans une loi promulguée fin décembre 2024. Ils ont jusqu’à juin 2025 pour faire leur demande, mais surtout, ils doivent prouver leur **engagement patriotique**. Comment ? En participant activement à la reconquête des territoires gangrénés par les groupes jihadistes qui sévissent depuis plus d’une décennie. Une condition qui résonne comme un appel à l’action dans un pays où la sécurité reste un défi majeur.

  • Engagement dans la lutte antiterroriste : une priorité absolue.
  • Réintégration dans l’armée : mais sans reconstitution de carrière.
  • Aucune indemnité prévue : un retour au service, pas une récompense.

Cette stratégie n’est pas sans rappeler d’autres exemples historiques où des régimes ont mobilisé d’anciens condamnés pour renforcer leurs rangs. Mais ici, elle s’inscrit dans un contexte explosif : le Burkina Faso perd du terrain face aux violences jihadistes, et chaque homme compte.

Qui Sont les Graciés ?

Parmi les 21 militaires bénéficiant de cette amnistie, on trouve des profils variés : des officiers comme un capitaine et un lieutenant, anciens chefs d’unités de la garde présidentielle, mais aussi une quinzaine de sous-officiers et soldats de rang inférieur. Ces hommes, jadis considérés comme des traîtres, vont désormais reprendre du service. Cependant, deux figures emblématiques du putsch, condamnées à 20 et 10 ans de prison pour avoir orchestré l’opération, restent derrière les barreaux. Leur exclusion de la grâce en dit long sur les limites de cette réconciliation.

Rang Nombre Rôle en 2015
Officiers 6 Chefs d’unités
Sous-officiers et soldats 15 Exécutants

Cette liste illustre une volonté de récupérer des compétences militaires tout en envoyant un message clair : les cerveaux du complot ne seront pas absous. Mais pour les autres, c’est une seconde chance – ou un marché imposé.

Un Contexte Plus Large : 1 200 Grâces en Vue

Ce n’est que le début. Selon une annonce faite en décembre par une voix officielle du ministère de la Justice, environ **1 200 personnes condamnées** devraient être graciées à partir de janvier 2025. Une mesure massive qui dépasse le cadre du putsch de 2015 et pourrait inclure d’autres profils. Mais pour l’instant, ce sont ces 21 militaires qui ouvrent la voie, sous le regard attentif d’un pays divisé entre espoir et méfiance.

Un pari risqué : réintégrer des soldats jadis condamnés pour trahison dans une armée en lutte pour sa survie.

Ce choix soulève une question essentielle : peut-on vraiment transformer des parias en héros ? Le temps, et les combats à venir, apporteront la réponse.

Entre Réconciliation et Stratégie Militaire

À première vue, cette grâce pourrait sembler être un pas vers la paix intérieure. Après tout, pardonner à ceux qui ont failli pourrait apaiser les tensions dans une nation fracturée. Mais en y regardant de plus près, l’objectif est bien plus pragmatique. Le Burkina Faso a besoin de bras pour contrer une menace jihadiste qui a déjà déplacé des millions de personnes et coûté des milliers de vies. Réintégrer ces soldats, c’est renforcer les rangs d’une armée épuisée.

Dans un pays en guerre, chaque homme compte, même ceux qui ont trahi par le passé.

– Une source proche du ministère de la Justice

Mais ce calcul comporte des risques. Comment garantir la loyauté de ces hommes ? Leur passé ne pourrait-il pas semer le doute parmi leurs nouveaux camarades ? Ces interrogations planent sur une décision qui, pour l’instant, divise l’opinion.

Un Pays à la Croisée des Chemins

Le Burkina Faso, surnommé le « pays des hommes intègres », traverse une période charnière. Entre l’héritage d’un ancien régime autoritaire, les soubresauts des coups d’État et une guerre sans fin contre le terrorisme, chaque décision compte. Cette grâce, bien qu’elle ne concerne qu’une poignée d’individus pour l’instant, pourrait redéfinir les priorités d’un régime militaire sous pression. Mais elle pose aussi une question universelle : jusqu’où peut-on aller pour sauver un pays au bord du gouffre ?

  • Un passé tumultueux à surmonter.
  • Un présent marqué par la guerre.
  • Un futur incertain, mais avec une lueur d’espoir.

Alors que les 21 militaires préparent leur retour dans les rangs, le monde observe. Leur réintégration sera-t-elle une victoire contre le terrorisme ou une nouvelle fissure dans un édifice déjà fragile ? Une chose est sûre : au Burkina Faso, l’histoire n’a pas fini de s’écrire.

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