Décidément, il y avait beaucoup de choses à voir ce week-end. Près de la frontière italienne, ce sont les anciennes gloires de la course automobile qui étaient réunies pour le Grand Prix de Monaco Historique 2024. Pour cette 14e édition, le temps était au beau fixe et les voitures nombreuses. La liste des engagés laissait augurer d’un grand spectacle son et lumière et on n’a vraiment pas été déçu. Retour sur trois belles journées en principauté.
Ambiance princière au Grand Prix de Monaco Historique 2024
Avant d’aller en piste, il faut s’imprégner de l’ambiance. Toutes proportions gardées, on retrouve l’ambiance du Grand Prix moderne au niveau des stars présentes… sans tomber dans le bling bling ! Ainsi, au jeu des selfies, on retrouvait de nombreux anciens pilotes, mais aussi des pilotes actuels du plateau de F1 qui soufflaient entre Miami et l’Emilie Romagne. Le décompte est sympathique : Alonso, Piastri et Norris, Leclerc et Bearman (vous savez le remplaçant de Sainz) mais aussi Ickx, Dempsey et Mass du côté des anciennes gloires venues assister aux courses.
D’autres anciens pilotes s’étaient rassemblés pour une autre occasion : celle de reprendre le volant. En dehors de ceux qui ont couru, le Grand Prix de Monaco Historique 2024 avait réservé un moment pour une parade en l’honneur d’Ayrton Senna, quelques jours après les 30 ans de sa disparition. On y a vu son neveu Bruno, lui-même ancien pilote, mais aussi d’anciens adversaires du brésilien comme Thierry Boutsen, Eddy Irvine ou Stefan Johansson et surtout les différentes montures sur lesquelles il a couru.
Sous le beau soleil monégasque, en dehors des stars, c’est la passion qui transpirait. Il suffisait de voir les attroupements devant les machines dans les différents paddocks réservés aux voitures de course… et on en retrouvait parce qu’avec 8 plateaux, ça faisait du monde. En cela, le Grand Prix de Monaco Historique 2024 est vraiment différent de son équivalent moderne.
Les ventes aux enchères
À chaque édition les maisons de vente aux enchères répondent présent. Ce n’est pas une Monaco Car Week mais ça pourrait y ressembler. En même temps, c’est vrai que la concentration de collectionneurs présente est une opportunité et on retrouvait trois grosses ventes en marge du Grand Prix de Monaco Historique 2024.
On commence avec Artcurial. La maison parisienne n’avait amené qu’une seule collection : la W Collection, venue de Suède, avec des Porsche sublimes mais également des Ferrari de haut vol. Un catalogue de premier plan qui a signé un gros résultat. Le détail est ici.
Du côté des canadiens de RM Sotheby’s, on avait sorti un catalogue du même niveau. On avait même fait couleur locale puisque la vente proposait plusieurs monoplaces dont la collection de Jody Scheckter et sa Ferrari victorieuse en terres monégasques. Des gros résultats à revoir par ici.
Une fois l’atmosphère bien imprégnée, direction la piste parce que c’est tout de même là que les oreilles et les yeux étaient inévitablement attirés !
Les résultats des courses
C’était tout de même sur la piste que se déroulait le gros du spectacle. 8 courses, autant de séances d’essais et de qualification, chaque journée a été bien remplie !
Série A2 : les F1 à moteur avant – Juan Manuel Fangio
Dans cette série qui ne regroupait que des voitures d’avant 1961 on retrouvait 26 voitures engagées. 24 se qualifient en plus de la Gordini T11/15 qui voit ses temps annulés et qui partira de la voie des stands.
La pôle est signée par la performante Claudia Huertgen sur sa Ferrari 246 Dino (1960) qui met 3 dixièmes à la Maserati 250 F de Marino Franchitti (1957), devançant lui même deux Lotus 16 de 1958.
L’allemande va être intraitable en course avec un meilleur tour encore meilleur que sa pôle de la veille ! Dans cette première course dominicale du Grand Prix de Monaco Historique 2024. Si derrière Max Smith-Hilliard a du mal à s’élancer sur sa Lotus 16 (3e sur la grille), devant les deux voitures italiennes vont faire cavalier seul et Huertgen s’impose avec 15,4s d’avance sur Franchitti. Si les poursuivants ne sont pas largués, ils offrent un grand spectacle avec de belles dérives des autos. C’est Anthony Wood sur la Tec-Mec qui remonte de sa 7e position au départ pour accrocher le podium.
Série A1 : Voitures de GP et Voiturettes d’avant-guerre – Louis Chiron
Non, toutes les anciennes n’étaient pas au Vintage Revival Montlhéry. 16 voitures étaient engagées au Grand Prix de Monaco Historique 2024. Si Patrick Blackeney-Edwards (3e du Tour Auto sur Cobra) voit son temps annulé, d’autres voitures ne se qualifient pas.
Paddins Dowling sur son ERA R5B (1936 ex-Prince Behra) devance Brad Baker sur une ERA R10B (1936 ex-Nick Mason). Derrière, Michael Birch et Jonathan Bailey sur Maserati 4CV et Bugatti Type 35C sont un peu plus loin niveau temps.
L’Irlandais profite de sa pôle et s’en va remporter la course des voitures les plus anciennes du Grand Prix de Monaco Historique 2024. Michael Birch, après avoir raté son départ, va revenir fort, doubler Brad Baker qui finira par conserver sa place sur le podium. Derrière, c’est un peu confus entre rythmes différents et défaillances mécaniques.
Série B : F1 et F2 à moteur arrière de moins de 1500 – Graham Hill
Les Lotus sont les plus nombreuses au départ : 13 voitures sont au départ sur les 33 voitures engagées. Cooper, Brabham, BRM ou Lola complètent ce plateau du Grand Prix de Monaco Historique 2024.
Andy Middlehurst sur Lotus 25 Climax (1962) devance Mark Shaw sur Lotus 21 Climax (1961) à l’issue des qualifs devant l’américain Colasacco sur Ferrari 1512 de 1964.
Colasacco va prendre le dessus sur Shaw et va batailler avec Middlehusrt pendant toute la course. Mais c’est bien le britannique qui s’offre la victoire… avec moins d’une seconde d’avance ! Il s’offre ainsi sa cinquième victoire en terres monégasques. Mark Shaw termine 3e avec 4 secondes d’avance sur la Brabham BT7 de Halusa qui devance, elle, la Cooper T71/T73 de Drake.
Série D : les F1 3L de 1966 à 1972 – Jackie Stewart
On revient encore un peu plus près de nous avec ces F1 de la fin des années 60 et du début des années 70.
Michael Lyons signe la pole sur ce Grand Prix de Monaco Historique 2024 avec sa Surtees TS9 de 1971. Il met une seconde et demi à Katsuaki Kubota et sa Lotus 72. Lui-même a une petite avance sur Wrigley et sa March 721G.
En course, Lyons et Wrigley prennent de l’avance sur Kubota tandis qui revient pourtant petit à petit. Mais Wrigley, sur sa March jaune, se rate à Ste Devote tandis que Lyons a un souci mécanique ce qui propulse le Japonais vers la victoire ! Derrière c’est la bagarre entre Mr John of B. et Franco Meiners qui part à la faute à la rascasse, laissant la 4e place de cette course du Grand Prix de Monaco Historique 2024 à Adrian Newey (himself) sur Lotus 49B.
Série E : Les F1 de 1973 à 1976 – Niki Lauda
C’est un des plateaux les plus restrictifs de ce Grand Prix de Monaco Historique 2024. Seules trois années sont représentées… alors on pourrait avoir peur de ne pas retrouver beaucoup de voitures au départ. Et pourtant, 24 voitures étaient inscrites et on parle de McLaren, de Williams, de Penske, Lotus, Shadow, Ensign… Heureusement qu’on retrouvait une Ferrari au départ sinon, au lieu de s’appeler « Niki Lauda » on aurait pu l’appeler « Cosworth DFV ».
Stuart Hall signe une pôle autoritaire sur sa McLaren M23 de 1973 avec 9 dixième d’avance sur Nicholas Padmore sur Lotus 77. Il devance Marco Werner qui pilote une Lotus 76 et Michael Lyons est 4e sur sa McLaren M26.
Si Stuart Hall part en tête et creuse vite l’écart. Werner, Padmore et Lyons roulent en groupe pendant plusieurs tours avant que le vainqueur du Mans et sa Lotus ex-Peterson ne se retirent. Finalement Padmore devance Lyons pour la seconde place et Stuart Hall l’emporte haut la main… malgré ses ennuis de boîte de vitesse. Halusa sur une autre McLaren M23 est 4e devant Wrigley sur sa Penske PC3.
Série C : Voitures de Sport – Vittorio Marzotto
Oui, des voitures de sport. Si vous voulez savoir pourquoi, on vous renvoie à notre article sur l’étonnant Grand Prix de Monaco 1952. Et oui, les F1 n’ont pas toujours été les reines ! Le plateau, pour ce Grand Prix de Monaco Historique 2024, est conséquent mais de nombreux pilotes voient leurs temps annulés.
C’est Frederick Wakeman (lui aussi 3e du Tour Auto, avec Blackeney-Edwards) qui signe la pôle sur sa Cooper-Jaguar T38 avec 6 dixièmes d’avance sur Wilson et sa Maserati 250S et Smith-Hilliard sur une Lotus Mk X.
On va assister à l’une des courses les plus spectaculaires de ce Grand Prix de Monaco Historique 2024. L’anglais sur sa Lotus a du mal à partir et il se retrouve vite 7e tandis que Wilson a pris le meilleur. Plus loin, une Maserati se rate au Grand Hôtel et donne du travail aux commissaires tandis que le jaune est brandi. Wakeman double la Ferrari dans Massenet, juste avant les drapeaux jaunes mais Wilson va réattaquer à Ste Dévote en se ratant et en perdant du temps avant de finir dans le rail au Casino, possiblement après un contact avec Smith-Hilliard. Celui-ci continue sa remontée et Wakeman ouvre la porte… au portier et se retrouve en tête à queue !
Victoire de la Lotus Mk X tandis que c’est Claudi Huertgen (partie 4e) sur Maserati 300S qui termine deuxième, devant Niklas Halusa sur une Jaguar Type D revenue de l’arrière.
Série F : F1 de 1977 à 1980 – Gilles Villeneuve
Uniquement des moteurs atmosphériques dans cette série où 26 pilotes se qualifient. C’est Michael Lyons, présent sur qui signe sa seconde du Grand Prix de Monaco Historique 2024 pôle sur son Hesketh 308E. Il devance, de deux dixièmes, Miles Griffiths sur une Fittipaldi F5A qui devance, lui, Stephen Shanly sur une Tyrrell 10 et Jonathan Cochet sur une Fittipaldi F6A.
L’Hesketh bleue s’élance bien mais sur la grille, on note déjà un accrochage qui entraîne un drapeau rouge. Pour le deuxième départ Lyons repart de façon impériale. Un peu plus tard c’est Overington qui tape (fort mais sans se faire mal) dans le tunnel et on arrête de nouveau la course.
Le troisième départ se fait lancé et Lyons reste en tête devant les Fittipaldi mais derrière c’est le massacre. Les accrochages sont nombreux et on voit la March 771 de Nicolas Matile finir dans le rail au bureau de tabac. Troisième et dernier drapeau rouge, la course ne repartira pas.
Finalement, avec seulement 5 tours couverts, Michael Lyons remporte une course sur ce Grand Prix de Monaco Historique 2024 avec 5 dixième d’avance sur Griffiths tandis que Cochet termine 3e mais à 20s.
On note également la participation de Zak Brown, directeur général de McLaren Racing… sur une Williams !
Série G : Fi de 1981 à 1985 – Ayrton Senna
Dernier plateau de ce Grand Prix de Monaco Historique 2024 qui rendait hommage au pilote brésilien disparu depuis un peu plus de 30 ans au moment des premiers tours de roue.
C’est Stuart Hall sur la March 821 qui signe sa deuxième pôle du Grand Prix de Monaco Historique 2024 avec 1,4 seconde d’avance sur Marco Werner et sa Lotus 87B. Il devance en fait deux autres Lotus (la 92 de Lyons et la 88B de Padmore) alors que derrière on retrouve des parades de Tyrrell puis de Williams. La Ligier JS21 de Soheil Ayari est la seule française engagée et elle ne qualifie pas.
En course, Hall va être intraitable et il remporte sa deuxième course du Grand Prix de Monaco Historique 2024 avec 8 secondes d’avance en ayant bouclé 18 tours ! Il devance Marco Werner et Michael Lyons qui signe un nouveau podium.
Notez que si vous voulez revivre toutes les courses en vidéo, c’est possible grâce à la chaine Youtube de l’ACM et c’est ici.
C’est fini !
Le Grand Prix de Monaco Historique 2024 est terminé et il faudra encore attendre deux longues années avant de revoir ces gloires de la course automobile courir dans les rues de Monaco. Un événement vraiment à part, avec un plateau toujours aussi relevé… et un vrai spectacle, bien plus présent que lors du Grand Prix moderne qui arrive dans quelques jours.
On se quitte avec une dernière série de photos de ce Grand Prix de Monaco Historique 2024 :
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