GRC dans le Grand Moncton : les villes veulent plus de données avant de payer plus

Les élus municipaux de Moncton, de Dieppe et de Riverview veulent plus de données avant d’approuver toute nouvelle hausse importante du budget de la Gendarmerie royale du Canada (GRC).

Au cours des dernières années, les coûts du Service régional de Codiac ont augmenté de façon importante. Ils ont presque doublé depuis 2019, passant de 30 à 59 millions $.

Le budget de la GRC — financé par les trois municipalités — a connu une hausse marquée de 29 % cette année, entre autres en raison de la création de 17 nouveaux postes de policiers.

Les budgets annuels du Service régional de Codiac.

Photo : Radio-Canada

Et les hausses devraient se poursuivre. Un plan présenté l’automne dernier aux élus par l’Autorité policière régionale de Codiac (APRC) — l’entité qui supervise la police — prévoit l’embauche de 29 agents supplémentaires d’ici à la fin de 2027.

À quelques mois de la préparation des budgets pour 2026, les élus municipaux veulent plus d’informations.

Des motions pour demander plus de statistiques

Les trois conseils ont adopté des motions en ce sens au cours des dernières semaines.

Ces motions demandent à l’APRC de leur fournir une analyse complète des données sur la façon dont les augmentations de personnel approuvées en 2025 ont eu une incidence sur les indicateurs de rendement clés.

Ces données devront leur être fournies avant que l’APRC présente toute proposition d’augmentation du budget de la GRC, y compris pour embaucher de nouveaux employés. Les motions sont non contraignantes.

Le conseiller général Marty Kingston, qui représente la Ville de Moncton à l’APRC, explique que les élus de la région veulent avoir un portrait plus complet de la situation.

C’est pour que les municipalités de Moncton, Dieppe et Riverview puissent regarder ça et voir que oui, ça a du sens, oui on voit des augmentations, on voit de la performance qui s’améliore. […] Il faut du hard data [des données solides] pour les villes et les gérants municipaux qui présentent les budgets, pour être plus confortables avec les augmentations en 2026 et 2027, explique-t-il en entrevue.

Marty Kingston en visioconférence

Marty Kingston, conseiller général qui représente la Ville de Moncton à l’APRC.

Photo : Radio-Canada

Marty Kingston ajoute que les indicateurs de performance, des statistiques qui permettent de suivre l’évolution de la situation dans le temps, seront choisis en avril. Ils n’ont pas encore été présentés aux conseils municipaux.

Le président de l’Autorité accueille la demande à bras ouverts

Le président de l’APRC, Don Moore, accueille favorablement cette demande des trois conseils municipaux.

Il assure qu’il veut maintenir une bonne relation avec les villes et que cela passe entre autres par la transmission de données.

Cela inclut le fait de comprendre comment on peut rendre plus efficaces les forces de l’ordre. L’une des façons d’y arriver est de mettre en œuvre les mesures appropriées pour s’assurer que l’on réduit la criminalité, a-t-il dit en entrevue avec CBC.

Un souriant monsieur en cravate dans une salle aux murs jaunâtres.

Don Moore est président de l’Autorité policière régionale de Codiac. (Photo d’archives)

Photo : CBC / Shane Magee

Don Moore reconnaît que le désir des élus d’obtenir plus de données sur l’impact des embauches supplémentaires de 2025 risque de prolonger la mise en œuvre de la suite du plan présenté par l’APRC l’automne dernier (qui prévoit l’embauche de 29 agents supplémentaires avant la fin de 2027).

Il note toutefois qu’en raison de la croissance démographique, il se peut que l’APRC demande aux municipalités de financer la création de postes supplémentaires avant la fin de la collecte des données demandées par les élus.

Le ministre sera appelé à trancher en cas de différend

Si l’APRC et les villes ne réussissaient pas à s’entendre sur le budget 2026 du service régional de la GRC — par exemple parce que les élus n’ont pas encore obtenu les données supplémentaires qu’ils ont demandé récemment — le gouvernement provincial serait chargé de trancher.

La Loi sur la police du Nouveau-Brunswick stipule en effet qu’en cas de différend, le ministre des Gouvernements locaux peut fixer le budget d’une autorité régionale telle que l’APRC.

Avec des informations de Shane Magee, CBC

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