Guerre civile au Soudan : la population sacrifiée

La ville d’El Fasher, dans le Darfour du Nord, est le théâtre de bombardements massifs : seul un hôpital sur trois est encore opérationnel. L’acheminement de l’aide est de plus en plus difficile, la famine guette, ainsi que les maladies, du fait des conditions sanitaires déplorables. Nous faisons aujourd’hui un point sur la situation au Soudan, et notamment au Darfour.

Les civils au cœur du conflit

La guerre fait rage depuis maintenant plus de quatorze mois dans la capitale Khartoum, opposant les militaires et les forces de soutien rapide, un groupe indépendantiste. Les affrontements se sont rapidement étendus dans l’ensemble du pays, prenant les civils au piège, raconte Laetitia Bader, directrice adjointe pour l’Afrique à Human Rights Watch. « C’est au Darfour que les combats sont les plus durs. À Khartoum même, où 6,5 millions de personnes vivaient, la guerre se déroule dans la ville même et ravage les quartiers résidentiels. Nous avons été témoins depuis le début du conflit de toutes sortes d’exactions, de pillages et de viols. Les institutions civiles sont aussi ciblées et particulièrement les hôpitaux. Nous faisons aujourd’hui face à la plus grande crise de déplacement interne au monde. Dix millions de personnes ont dû fuir, souvent à maintes reprises, et deux millions ont émigré dans les pays voisins. »

Les Enjeux internationaux

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Des efforts de mobilisation face à l’urgence humanitaire

Dans le pays ravagé, les belligérants ne sont pas encore disposés à faire la paix. Pourtant, la communauté internationale met les bouchées double pour trouver une issue et limiter les dégâts humains entre temps. « Le Conseil de sécurité a récemment passé une résolution appelant à un plan de protection des civils, détaille Laetitia Bader. Vendredi dernier s’est aussi tenu un sommet des États membres de l’Union africaine, sous l’hospice du président d’Ouganda Yoweri Museveni, où la Commission africaine a également été enjointe à se mobiliser. » Le temps presse alors que les accusations de nettoyage ethnique se sont multipliées et que la famine gronde, notamment à El-Fasher où des centaines de milliers d’habitants et de réfugiés sont menacés. « Les deux parties belligérantes empêchent l’acheminement de l’aide humanitaire. Certaines parties de Khartoum, où réside un million d’âmes, n’ont pratiquement vu aucun convoi humanitaire depuis des mois. Au Darfour, le gouvernement bloque le passage de l’acheminement du Tchad, à l’exception d’une entrée. » Depuis le début de la guerre, le nombre de personnes en besoin d’assistance alimentaire a quadruplé au Soudan, passant de 6 à 25 millions.

Cultures Monde

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