Guerre en Ukraine : la France « peut faire mieux » selon Marc Ferracci, qui veut « reconstruire une base industrielle de défense » face à la menace russe
Selon le ministre de l’Industrie et de l’Énergie, nos industriels ont besoin d’engagements clairs pour investir et se projeter dans l’avenir.
« Nous devons nous préparer, en tant qu’Européens, à ce qui est devant nous. » Ce mardi matin, sur le plateau de France 2, Marc Ferracci, ministre de l’Industrie et de l’Énergie, a alerté sur l’évolution du contexte géopolitique. Il a souligné que la Russie consacre désormais 10 % de son PIB à la défense et que la menace qu’elle représente demeure « réelle et multidimensionnelle », sans perspective d’atténuation à court terme.
« Il faut s’adapter à une donne qui a changé du fait de l’agression russe en Ukraine, parce que notre allié américain montre des signes d’imprévisibilité et d’instabilité et pourrait se retirer d’actions communes menées notamment au sein de l’Onu », a-t-il expliqué.
Dans cette optique, le ministre plaide pour une réduction de la dépendance européenne vis-à-vis du matériel militaire américain : « Quand vous achetez des armes américaines, vous courez le risque de ne pas pouvoir les utiliser car sur certains systèmes d’armement, ça dépend du bon vouloir de celui qui vous a vendu les armes. »
« On est capable de monter en charge et en volume »
Marc Ferracci appelle à une stratégie commune pour « reconstruire une base industrielle de défense très forte à l’échelle européenne ». Selon lui, la France est actuellement « le pays le mieux positionné » dans ce domaine, avec un tissu industriel fort de 4 000 entreprises et 200 000 emplois. Toutefois, il estime que l’Hexagone peut encore « faire mieux ».
Il cite en exemple l’accélération de la production d’armements après l’invasion de l’Ukraine en 2022 : « Le président de la République a mis les industriels français sous pression et leur a donné un cahier des charges qui a abouti à ce qu’on multiplie par trois la production de canons César, par quatre la production de missile. On est capable de monter en charge et en volume. Maintenant, il faut des financements et de la visibilité sur les commandes pour permettre à nos industriels de s’engager dans des investissements ».
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