Guinée. «La stratégie suivie est de diviser les forces politiques», Marc Yombouno, dénonce la dissolution des partis

Le360 Afrique: Comment avez-vous réagi à l’annonce de la suspension de votre parti ?

Marc Yombouno: Nous avons accueilli cette décision avec étonnement et incompréhension. En tant que parti politique républicain, ayant participé à toutes les élections depuis les années 90 et animé la vie politique du pays pendant plus de 20 ans, nous nous n’attendions pas à une telle décision. Pour nous, il ne s’agissait pas d’un examen, ni d’un concours ou d’une compétition. Nous pensions que c’était une activité administrative visant à apporter un soutien et des conseils. Nous imaginions que nous serions, au pire, soumis à des recommandations pour corriger certains manquements et renforcer certains aspects.

Quelle est, selon vous, la principale motivation derrière cette décision ?

La stratégie semble être de diviser les grandes forces politiques du pays, à savoir les trois partis principaux: l’UFDG, l’UFR et le RPG. Il s’agit d’abord de suspendre deux d’entre eux, puis de placer le troisième sous observation afin de les diviser. Si ces partis ne parviennent plus à s’entendre, la stratégie se poursuivra. D’ailleurs, il se dit que l’UFDG pourrait être le prochain sur la liste.

Comment se porte aujourd’hui votre parti ?

Le RPG se porte plutôt bien, compte tenu de tout ce que nous avons traversé: coup d’État, emprisonnement de nos hauts cadres, blocage de nos comptes, dilapidation de notre patrimoine, ainsi que les diverses exactions commises contre nos membres. Par ailleurs, vous avez sans doute suivi la création de milliers de mouvements de soutien financés par le pouvoir en place, chargés de se rendre au sein des structures du RPG pour distribuer de l’argent et faire des déclarations. Mais malgré tout cela, nous restons l’un des trois partis, depuis le 5 septembre, à tenir régulièrement des réunions, des rassemblements et à maintenir toutes nos structures actives.