Guinée: le gombo à ce prix là, c’est pas cadeau

Personne en Guinée ne peut imaginer passer un Ramadan sans gombo, ce légume en forme de gousse qui donne la texture gluante à de nombreuses préparations culinaires telles que l’emblématique Lafidi. Avec l’ananas, la banane, la mangue, la tomate, la carotte et le choux, le gombo fait partie des principales cultures de la République de Guinée.

Toutefois, chaque année, les Guinéens sont confrontés à une crise qui voit les prix de ce produit indispensable s’envoler, le rendant inaccessible pour une large partie de la population. Les responsables cherchent désespérément des solutions à cette situation qui perdure depuis plusieurs années, comme le déplore Sory Bangoura, responsable Jeunesse et économie du quartier de Foulamadina, «trois pièces de gombo coûtent deux mille francs, alors qu’il s’agit de produits cultivés localement, sans frais d’importation ni taxes. Il est urgent de revoir ces prix. Il faut peut-être passer par les présidents de marché pour mieux contrôler les prix et permettre aux commerçantes de s’en sortir».

Dans un tentative de stabiliser les prix, les autorités ont interdit, en mars 2024, l’exportation du gombo au même titre que beaucoup d’autres produits comme le piment, l’aubergine, la tomate fraiche, le manioc et le maïs.

Une autre solution pourrait venir des régions de Kindia, Mamou et Faranah, où le gombo est cultivé en grande quantité, selon Mamata Camara, commerçante, qui recommande de «s’adresser directement aux producteurs et transporteurs. Si vous cultivez ce produit, il est essentiel de proposer un prix abordable pour les consommateurs. Avec un sac qui coûte 1,5 million de francs guinéens (174 dollars), comment voulez-vous que celui qui l’achète puisse le revendre et faire du bénéfice?».

Le même constat est partagé par Sory Bangoura, qui estime qu’il est essentiel de soutenir les producteurs de gombo. «Il faut aujourd’hui penser à aider les cultivateurs. Nous remarquons que ceux qui disposent de ce produit le stockent pour créer la pénurie et ainsi faire monter les prix.»

Face à cette réalité, les autorités insistent sur la nécessité de réguler le marché et de soutenir directement les producteurs locaux. Si des mesures concrètes sont prises rapidement, peut-être que l’année prochaine, les Guinéens pourront célébrer le Ramadan sans une flambée des prix qui prive de nombreux foyers de ce produit essentiel.

Par Mamadou Mouctar Souaré (Conakry, correspondance)

Le 12/03/2025 à 11h28

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